Niort, le 9 septembre 2019. Une douzaine de pharmaciens discutent dans la salle de réunion de l'agence niortaise CERP Bretagne Atlantique.
Tous sont ici pour la même chose : se former à la vaccination contre la grippe saisonnière. Parmi eux, moi, pharmacien adjoint. Petit tour de table avant de débuter la formation. « Est-ce que certains d'entre vous ont déjà pratiqué des injections ? Est-ce que le geste vous fait peur ? », demande Olivia, la formatrice. « La dernière fois que j'ai piqué quelqu'un de vivant, c'était un rat, en troisième année de pharmacie, et je devais lui injecter des benzodiazépines. » Rires. Quant à l'appréhension, l'assemblée est partagée. « J'ai choisi de ne pas être infirmière ni médecin parce que je ne voulais pas toucher, ni piquer », explique ma voisine de droite. Pour un autre participant, les craintes concernent moins le geste vaccinal que les réactions des infirmières du secteur. La discussion est lancée. Des pensées inquiètes m'envahissent. Qu'est-ce qu'on fait si le patient se met à nous lancer des noms d'oiseaux parce que l'injection lui a fait un mal de chien ? Au moins avec les boîtes de médicaments, je suis sûr de ne pas avoir ce problème.
Mais le scénario cauchemar s'estompe au fil de la journée. L'effraction, l'injection, la sécurité : tout est parfaitement cadré pour nous aider à garder confiance en nous, et dans notre geste. Avant de partir en pause déjeuner, je réalise que je prendrais presque goût à enfoncer cette aiguille dans le modèle de démonstration. Enfoncer, injecter, retirer. C'est simple. La magie de la formation opère doucement, sûrement, et le geste vaccinal se précise d'heure en heure : localiser le muscle deltoïde, étirer la peau, enfoncer vivement l'aiguille, injecter lentement, retirer rapidement. « Ceux qui le souhaitent pourront essayer en vrai avec du sérum physiologique, à la fin de la journée », annonce notre pharmacienne formatrice. L'injection intramusculaire, l'injection sous-cutanée pour les patients sous anticoagulant… Tous les participants de la journée savent maintenant comment faire ces gestes en toute sécurité, pour le patient et pour le professionnel. Il est 17 h 00. Un confrère découvre son épaule. Méticuleusement, je me concentre sur chaque étape : poser les bonnes questions, rassurer le patient, préparer mon matériel, désinfecter la peau, piquer, injecter, retirer. C'est fini. « Je n'ai rien senti », me dit-il en souriant.
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