LE QUOTIDIEN DU PHARMACIEN.- Cinq ans après la mise en place du libre accès, l’étude UPMC pour l’AFIPA montre une belle adhésion des patients. Quel est votre sentiment au vu de ses résultats ?
PASCAL BROSSARD.- Les résultats de l’étude démontrent que le libre accès s’inscrit durablement dans les pratiques des ménages avec plus de 40 % d’utilisateurs en 2013, soit plus de deux fois plus qu’en 2012. L’AFIPA se félicite bien sûr de cette évolution positive pour une pratique qui répond complètement aux attentes des patients et permet aussi de renforcer le pharmacien dans son rôle. De manière générale, l’évolution favorable des pratiques par rapport au libre accès confirme la tendance positive de l’automédication. Cette perception va de pair avec un comportement toujours plus responsable de la population, qui se manifeste par un renforcement de l’importance du rôle du pharmacien ; une priorité que défend l’AFIPA depuis de nombreuses années.
Comment comptez-vous lever les derniers freins à l’usage du libre accès ?
Deux éléments me paraissent essentiels pour lever ces dernières barrières et correspondent à des enjeux promus par l’AFIPA. Tout d’abord, une meilleure éducation du patient à l’automédication via, par exemple, une campagne d’information d’envergure qui reprendrait les thèmes fondamentaux de l’automédication (parcours de soin, accroissement de l’autonomie et responsabilisation du patient, accessibilité aux produits, sécurité, gain de temps) et valoriserait auprès de tous les Français les bons réflexes à adopter pour une automédication responsable et éviter les mésusages. Le pharmacien et son conseil ont également un rôle clé à jouer en la matière et se doivent d’être davantage reconnus. Quant à l’avenir du libre accès, celui-ci est plutôt encourageant et prometteur au vu des données fournies par l’enquête.
Quel est le positionnement de l’AFIPA sur la vente de médicaments en GMS et sur Internet ?
L’AFIPA soutient depuis toujours le modèle de dispensation des médicaments en officine et reste attachée au conseil du pharmacien dispensé derrière le comptoir. Les pharmaciens d’officine assurent un service de conseil, de sécurité et de traçabilité du médicament, indispensable à l’objectif de santé publique. La vente en ligne, comme les revendications de Michel-Edouard Leclerc, n’apportent pas toutes ces garanties, et nous obligent à être vigilants pour que l’intérêt et la sécurité du patient soient préservés.
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