Entre les réclamations des associations de patients et les sondages d’opinion qui font du pharmacien un vaccinateur incontournable pour lutter contre le Covid-19, il n’est plus temps de tergiverser pour les représentants de la profession. L’arrivée prochaine sur le territoire français de vaccins moins contraignants en termes de logistique et de conservation pousse à simplifier le parcours vaccinal.
La Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) l’a confirmé ce matin après une réunion la veille avec le cabinet du ministre de la Santé, Olivier Véran : « Le vaccin anti-Covid AstraZeneca sera bien réservé à la ville par le circuit grossiste ». Dimanche matin, l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO), par la voix de son président, Gilles Bonnefond, rappelait encore avoir demandé que ce prochain vaccin « n’aille pas dans les centres de vaccination (…) mais soit réservé à la ville pour que le pharmacien puisse l’injecter et le mettre à disposition des médecins et infirmiers ». Il souhaite ainsi faciliter le parcours vaccinal et que le pharmacien puisse vacciner sans la supervision d’un médecin.
Autorisé depuis vendredi en Europe, le vaccin d’AstraZeneca présente moins de contraintes logistiques que les deux premiers vaccins contre le Covid-19 : pas de conservation à basse température mais entre 2 et 8 °C dans un réfrigérateur classique. « Après prélèvement de la 1e dose, il doit être utilisé dans les 6 heures s’il n’est pas entreposé dans un réfrigérateur, dans les 48 heures s’il est conservé entre 2 et 8 °C », explique Gilles Bonnefond. L’avis de la Haute Autorité de santé est attendu demain, selon le ministre de la Santé. Elle doit préciser la place de ce vaccin dans la stratégie vaccinale, s’exprimer sur son utilisation chez les personnes âgées et sur l’écart entre la 1e et la 2e dose vaccinale, intervalle pouvant aller de 4 à 12 semaines selon l’autorisation de mise sur le marché (AMM) accordée.
Les livraisons de ce vaccin, objet de nombreuses polémiques ces derniers jours, commenceront en France la semaine du 14 février avec 450 000 doses réservées aux professionnels de santé en établissement. Une 2e livraison prévue fin février de 700 000 doses servira à vacciner les personnes ayant des comorbidités à risque de Covid grave. Un total de 2 millions de doses est attendu en mars, puis entre 4 et 5 millions de doses par mois à partir d’avril. Des prévisions qui peuvent évoluer au fil du temps. Dimanche soir, l’Union européenne a ainsi annoncé avoir obtenu auprès d’AstraZeneca qu’il revoie à la hausse (de 30 %) ses dernières promesses en termes de livraison, soit 9 millions de doses supplémentaires pour un total de 40 millions de doses au premier trimestre.
L’USPO indique que le vaccin d’AstraZeneca se présente en flacon de 10 doses prêtes à injecter conditionné par boîte de 10 flacons. Gilles Bonnefond s’est rapproché du président de la Chambre syndicale des répartiteurs pharmaceutiques (CSRP) pour évoquer la possibilité d’une livraison par flacon. Un déconditionnement envisageable, selon Hubert Olivier, puisque OCP le pratique déjà à Monaco.
D’autres vaccins anti-Covid pourraient arriver rapidement sur le marché. Le plus avancé est celui de Janssen, qui présente un avantage de taille : une seule injection est nécessaire. Le laboratoire a communiqué vendredi sur les résultats intermédiaires de son étude de phase 3 incluant 43 800 participants. L’efficacité de ce vaccin à vecteur viral 28 jours après l’injection s’élève à 72 % sur les cas modérés à sévères, à 86 % sur les cas sévères seuls, à 66 % sur l’ensemble des participants.
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