Si l'extension des compétences vaccinales du pharmacien est inscrite dans la nouvelle convention pharmaceutique, reste à savoir à quelle date précise les officinaux pourront bel et bien s'en emparer.
Le 1er octobre, le délai de 6 mois nécessaire entre l'approbation de la convention pharmaceutique et la mise en place des mesures et honoraires prévus dans le texte aura expiré. À cette date, les pharmaciens pourront donc théoriquement commencer à pratiquer de nouvelles vaccinations (grippe saisonnière, diphtérie, tétanos, poliomyélite, coqueluche, papillomavirus humains, infections invasives à pneumocoque, virus des hépatites A et B, méningocoque des sérogroupes A, B, C, Y et W, et rage).
Selon Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), l'extension des compétences vaccinales du pharmacien ne pourrait toutefois devenir réalité que… le 1er janvier 2023. « Il est à peu près certain que cela ne pourra pas se faire avant cette date, affirme-t-il. Pourquoi ? Parce qu'il manque des textes réglementaires. Il manque notamment une mesure dans le PLFSS, sur l'autorisation pour les pharmaciens de tarifer l'acte de prescription. Cela ne peut se faire que par une loi et ce sera donc dans le prochain PLFSS. Pour simplifier, le top départ de la vaccination en officine avec tous les vaccins, ce sera le 1er janvier 2023 », résume Philippe Besset.
Une autre date est attendue avec impatience par les officinaux. Si l'on sait déjà que l'honoraire pour la vaccination sera revalorisé à 7,50 euros TTC lorsque le patient se présentera avec une prescription établie par un autre professionnel de santé (ou lorsque la délivrance du vaccin ne nécessite pas de prescription), quand ce nouveau tarif sera-t-il concrètement appliqué ? Toujours selon le président de la FSPF, « des discussions sont encore nécessaires avec le ministère de la Santé pour savoir si ce sera le 1er octobre ou le 7 novembre ».
Enfin Philippe Besset prévient les officinaux sur un dernier point, celui de la formation. Il estime comme pratiquement acquis le fait qu'une formation sera demandée aux pharmaciens qui souhaiteront vacciner les patients contre l'ensemble des pathologies listées par arrêté. « Une formation sera obligatoire mais a priori les pharmaciens ont déjà fait une grande partie de cette formation avec les vaccinations antigrippale et anti-Covid. Pour ceux qui sont passés par là, la partie sur l'administration du vaccin est faite. Il faut voir désormais si l'ANSM va recommander ou non une formation autour du contenu scientifique de la vaccination, donc la prescription, les pathologies concernées et l'épidémiologie. À l’heure actuelle, c'est possible mais cela n'est pas certain. Cela sera précisé par de nouveaux textes réglementaires », explique Philippe Besset. « La FSPF pousse pour que le dossier de la formation soit clarifié le plus vite possible afin que les pharmaciens aient le temps de se former avant le 1er janvier », conclut-il.
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