FABIENNE LÉMAN, pharmacienne à Blériot-plage (Pas-de-Calais), a été la « GO » (gentille organisatrice) d’un atelier thérapeutique pluri-professionnel consacré à la broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO). En pratique, elle a recruté les professionnels et coordonné cinq séances, chacune de trois heures, au cours desquelles huit patients ont travaillé avec un médecin, un pharmacien, un kinésithérapeute, une infirmière, un pédicure et un sophrologue. « L’objectif de ces séances d’éducation thérapeutiques est de faire parler les patients, de les laisser s’exprimer. »
« On connaissait l’éducation thérapeutique pour le diabète, indique de son côté Jean-Marc Lebecque, pharmacien à Marck, et président de l’Union régionale des professionnels de santé (URPS) Pharmaciens à l’origine de l’initiative. Nous avons voulu travailler sur le Calaisis où il existe une très forte prévalence pour la BPCO. La région a un passé industriel et connaît un tabagisme d’autant plus important que sévit une grande contrebande de cigarettes. La BPCO est une priorité dans l’offre de soins de l’Agence régionale de santé (ARS). »
Les cinq séances se sont étalées sur moins de deux mois, à raison d’environ une par semaine. Les patients étaient recrutés par les professionnels de santé selon un référentiel ; leur médecin a été consulté, et chaque candidat a bénéficié d’un entretien individuel. « On nous demandait surtout si ce n’était pas payant », indique Fabienne Léman.
Le patient retrouve son souffle.
Chaque atelier, animé par deux professionnels, portait sur un thème : connaissance de la maladie, traitement, arrêt du tabagisme, exercices à pratiquer. « Le professionnel réagit en éducateur, explique Fabienne Léman, pas en fonction de sa profession. Nous amenons le patient à trouver comment il peut améliorer sa santé par lui-même. Il y avait, par exemple, un homme d’une quarantaine d’années qui souffrait de ne plus pouvoir jouer au ballon avec son fils, à cause de son manque de souffle. Après les ateliers et de l’exercice, il est venu nous dire qu’il recommençait à taper dans le ballon. »
« Travailler avec d’autres professionnels de santé n’est pas habituel en ville, observe la pharmacienne. Mais ce travail nous a réunis. Il nous a permis d’apprécier la complémentarité qui existe entre nous. Nous formons une entité médicale. »
C’est si vrai que le médecin qui participait à ces premiers ateliers va ouvrir à Blériot-plage une maison médicale avec kiné, infirmière, pédicure, un petit labo et une salle de réunion pour les ateliers. La commune apportera son aide. Fabienne Léman n’y transférera pas son officine en raison d’investissements précédents encore en cours de paiement, mais elle appartient à l’association de gestion de la structure. « Dans une petite ville, c’est important d’être proche des patients, de vivre avec les gens, souligne-t-elle. Cela me plaît plus que de distribuer des médicaments. »
« L’éducation thérapeutique est une formidable école d’humanisme, estime pour sa part Jean-Marc Lebecque, qui est intervenu à l’un des ateliers. Je m’y suis engagé la peur au ventre et en suis revenu avec l’impression d’avoir été utile. Ces ateliers m’aident à évoluer dans ma pratique de pharmacien. »
Dans les Alpes-Maritimes
Dépistage du VIH : une expérimentation à l’officine
Marché de l’emploi post-Covid
Métiers de l’officine : anatomie d’une pénurie
Près de 45 fois plus de cas en 2023
Rougeole : l’OMS appelle à intensifier la vaccination en Europe
Pharmacien prescripteur
Après les vaccins, les antibiotiques