Pour montrer l’exemple et surtout protéger leurs patients, les professionnels de santé sont invités à améliorer leur taux de couverture vaccinale contre la grippe, actuellement de 26 % seulement. C’est dans ce cadre que les sept Ordres de professionnels de santé, dont celui des pharmaciens, ont signé une charte de promotion de la vaccination avec la ministre de la Santé le 18 octobre. Outre un engagement de communication, la présidente de l’Ordre des pharmaciens, Carine Wolf-Thal, annonce la présence d’un kiosque de vaccination lors de la journée de l’Ordre, le 26 novembre prochain, pour faciliter la vaccination des confrères.
Un engagement d’autant plus important face au bilan mitigé de la saison 2017-2018. En effet, l’épidémie de grippe de la saison dernière a entraîné 12 982 décès, dont 93 % chez les plus de 65 ans et 85 % chez les plus de 75 ans (versus 14 490 décès en 2014-2015 et 14 358 décès en 2016-2017). Outre une épidémie particulièrement précoce (1re semaine de décembre), longue (16 semaines au lieu de 10 en moyenne), sévère et atypique avec deux phases liées à deux virus différents qui se sont progressivement succédé, les pouvoirs publics pointent un taux de couverture vaccinale largement insuffisant. Le nombre de personnes vaccinées augmente chaque année et atteint les 5,65 millions en 2017-2018, mais le public ciblé est aussi chaque année plus large. Au final, l’an dernier, 49,7 % des personnes de 65 ans et plus ont reçu le vaccin contre la grippe (contre 50 % en 2016-2017) et 28,9 % des moins de 65 ans également ciblés parce que considérés comme à risques. Un taux de couverture totale qui peine à atteindre les 45,6 %, le plus bas enregistré sur les dix dernières saisons de grippe. En 2009-2010, il était de 60,2 %.
Parcours simplifié
L’épidémie est restée modérée en ville mais son impact est considérable à l’hôpital : plus de 75 000 passages aux urgences, près de 10 000 hospitalisations, plus de 2 900 cas graves admis en réanimation dont 81 % étaient des personnes ciblées par les recommandations vaccinales mais 69 % n’étaient pas vaccinées. « Nous sommes très inquiets de l’augmentation du nombre de passages aux urgences chaque année. Alors que nous nous plaignons de la surcharge des établissements et de santé et en particulier des urgences, il faut que nous soyons tous raisonnables. C’est une épidémie qu’on peut parfaitement prévenir par la vaccination », lance la ministre de la Santé Agnès Buzyn. Pour lever un maximum de freins à la vaccination antigrippale, elle rappelle les mesures de simplification du parcours et la possibilité de choisir de se faire vacciner par un médecin, un infirmier, une sage-femme ou un pharmacien (dans les quatre régions expérimentatrices cette année avant généralisation l’an prochain).
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