INCONTOURNABLES de la vie étudiante dans les grandes écoles et les facultés, les soirées et week-ends d’intégration devront être mieux encadrés. C’est la volonté de la ministre de l’Enseignement supérieur, Valérie Pécresse, après plusieurs événements dramatiques survenus l’an dernier (viols, noyade, accidents de la route). En mars, un étudiant en pharmacie de 25 ans avait perdu la vie au lendemain d’une soirée arrosée (le « Quotidien » du 15 mai 2010). De nouvelles mesures sont annoncées par la ministre, s’appuyant sur le rapport remis jeudi dernier par Martine Daoust, recteur de l’académie de Poitiers, professeur en pharmacie et spécialiste en alcoologie. Première mesure, les organisateurs des soirées et week-ends étudiants devront déclarer ces manifestations non seulement auprès des responsables de l’établissement, mais aussi à la mairie ou à la préfecture, comme c’est déjà le cas pour les rave parties. Des dispositifs de contrôle ou d’interdiction pourront ainsi être mis en place, si nécessaire. Cette proposition, qui doit faire l’objet d’un vote au parlement, déçoit les associations étudiantes. La FAGE, deuxième organisation étudiante, réclame davantage de sensibilisation face aux dangers de l’alcool. « À vouloir cadrer juridiquement de façon abusive, les soirées et les conduites à risque vont se déplacer dans la sphère privée », a indiqué l’organisation.
Campagne de prévention.
Même point de vue du côté des étudiants en pharmacie. Ils sont d’accord pour déclarer leur soirée à l’université. Mais pas d’accord pour le faire en préfecture. « Il ne faut pas étouffer la vie étudiante » sous de telles contraintes administratives et ouvrir la voie à un contrôle systématique de ces soirées par les autorités, estime Florentin Normand, président de l’ANEPF*. « Nous entendons bien le message porté », précise-t-il cependant, rappelant qu’une nouvelle campagne de prévention de l’alcoolisation massive sera lancée par l’ANEPF en avril. Ce même mois, Martine Daoust, en charge du rapport, est d’ailleurs conviée à présenter ses propositions à la faculté de pharmacie de Caen. Une autre mesure concerne directement les fournisseurs d’alcool. Selon la loi, ils ne peuvent plus en distribuer gratuitement lors des soirées étudiantes. Le contrôle visant à s’en assurer doit désormais être généralisé. Ces mesures doivent entrer en vigueur dès la prochaine rentrée universitaire.
Dans les Alpes-Maritimes
Dépistage du VIH : une expérimentation à l’officine
Marché de l’emploi post-Covid
Métiers de l’officine : anatomie d’une pénurie
Près de 45 fois plus de cas en 2023
Rougeole : l’OMS appelle à intensifier la vaccination en Europe
Pharmacien prescripteur
Après les vaccins, les antibiotiques