Et si avant de combler le déficit des Français en matière de couverture vaccinale, la vaccination à l’officine devait pallier le manque de médecins sur le territoire ? Car, en ville comme en zones rurales, les praticiens — et par conséquent les vaccinateurs — se font rares, comme l’atteste la carte interactive* qui émane d’une récente enquête d’UFC-Que Choisir.
Les zones blanches sont nombreuses, tout particulièrement lorsqu’il s’agit de croiser présence géographique et accès à un médecin ne pratiquant pas de dépassement d’honoraires. Curieusement, cette pénurie est encore plus criante pour les médecins généralistes et les pédiatres, deux spécialités pourtant incontournables dans la vaccination. Comme le révèle l’enquête de l’association, 23,5 % des assurés (soit 15,3 millions de personnes en France métropolitaine) sont situés à au moins 30 minutes de route des premiers, bien que ceux-ci soient identifiés comme maillon essentiel du parcours de soins à la française. Par ailleurs, 6 millions de personnes, soit 11 % des patients de plus de 17 ans, ne disposaient pas de médecin traitant en juin 2021 (contre 9,8 % en 2017), rappelle UFC-Que Choisir.
Quant à la deuxième spécialité, les pédiatres, dont sont éloignés de plus de 45 minutes 27,5 % des enfants français, ils sont 46,9 % à pratiquer des dépassements d’honoraires. Résultat, en tenant compte de ce critère, près d’un enfant sur deux (46,8 %) n’a pas accès à un pédiatre. « La combinaison de la dimension géographique et financière de l’accès aux soins souligne le fait que, contrairement aux idées reçues, les déserts médicaux concernent aussi bien les zones rurales qu’urbaines », conclut UFC-Que Choisir enjoignant les pouvoirs publics à prendre des mesures urgentes pour réguler l’installation des médecins et mettre un terme aux dérives des dépassements d’honoraires.
Mais l’association n’en reste pas à ce constat. Elle invite tous les Français à vérifier via la carte interactive s’ils se situent dans une zone de fracture sanitaire et, au besoin, à saisir leur parlementaire. En attendant, ces assurés pourront toujours se tourner vers leur pharmacien, pour se faire vacciner.
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