Destinée aux Français de plus de 50 ans, en métropole et dans les territoires d'outre-mer, cette campagne vise à encourager les populations à se faire dépister.
En effet, en France, le cancer colorectal est le troisième cancer le plus fréquent, avec 43 000 personnes touchées chaque année, et le deuxième le plus meurtrier, avec 17 100 décès annuels. Or, lorsqu'il est détecté à un stade précoce, ce cancer se guérit 9 fois sur 10. Malheureusement, le taux de participation des Français au dépistage du cancer colorectal est encore bien trop faible, avec seulement 34,6 % de participation sur la période 2020-2021. Un chiffre regrettable, puisque l'améliorer pourrait sauver des dizaines de milliers de vies.
Sensibiliser et mobiliser
Pour y parvenir, l'INCa compte sur une campagne d'envergure, déployée à la radio, sur Internet, dans la presse écrite et via des affiches et flyers physiques. Le message principal ? : « Le meilleur moment pour penser à faire le dépistage du cancer colorectal, c’est quand on a aucune raison d’y penser », accompagné du film d’animation « Le dépistage du cancer colorectal : qui ? Quand ? Comment ? » et le mode d’emploi vidéo de réalisation du test de dépistage.
À cet effet, l'INCa rappelle que les kits de dépistage du cancer colorectal sont accessibles en pharmacie : « Pour certains, le dépistage peut être tabou, mais il faut en parler, il faut encourager toutes les personnes concernées à faire le test au plus tôt. De plus en plus d’efforts sont faits pour rendre le test plus accessible : depuis cette année (en fait depuis le 7 mai 2022, N.D.L.R.) par exemple, il est disponible en pharmacie », explique Daniel Nizri, président de la Ligue contre le cancer.
Une nouvelle mission…
En effet, depuis le 7 mai 2022, les pharmaciens peuvent remettre un kit de dépistage du cancer colorectal aux patients éligibles. Une nouvelle mission dont la rémunération est fixée à 5 euros (5,25 dans les DROM). Tout le personnel de l'officine peut d'ailleurs participer à cette mission, à condition d'être préalablement formé. De nombreux centres régionaux de coordination des dépistages des cancers (CRCDC) proposent aujourd'hui des formations e-learning certifiantes qui, une fois obtenues, permettent au diplômé de proposer et de délivrer le kit de dépistage en pharmacie. Notons que les formations peuvent se faire auprès de n'importe quel CRCDC, indépendamment de la localisation de l'officine.
Un système qui a fait ses preuves
Le processus, quant à lui, est très simple. Les pharmaciens peuvent commander gratuitement les kits sur améli.pro, par enveloppes de 25. Ces derniers peuvent ensuite être transmis – avec le questionnaire d'éligibilité associé — au patient, à sa demande et au sein d'un espace de confidentialité. Le rôle d'accompagnateur du pharmacien est ici primordial, puisque c'est à lui d'expliquer comment utiliser le kit et comment remplir la fiche d'identification. Mais aussi d'informer le patient après le retour du résultat du test (sous une quinzaine de jours), avec la conduite à tenir en cas de résultat positif, et les facteurs de risques en cas de résultat négatif.
Un engagement salué
Récemment, Thomas Fatôme, directeur général de l’assurance-maladie, a d'ailleurs salué l’engagement de la profession : « Les pharmaciens ont commandé plus de 500 000 kits, ils en ont remis 90 000 aux patients, avec un taux de transformation de 54 %, et même de 63 % sur un mois de recul. Dans plus d’un cas sur deux, la personne qui a reçu le kit en pharmacie fait le test, ce qui veut dire qu’il y a eu une qualité d’échange. » Cela suffira-t-il à atteindre l'objectif de 45 % de la population cible (50-74 ans) fixé par l’Europe ? À voir. Reste que l'on est encore loin des standards européens, qui tournent autour de 65 %.
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