Depuis que le Covid est entré dans nos vies, c'est une question qui revient presque aussi souvent que n'arrive un nouveau variant : faut-il préconiser les masques FFP2 plutôt que les chirurgicaux ?
Même si Omicron a causé ces dernières semaines un nombre de cas positifs sans précédent, les autorités sanitaires ont finalement décidé de réserver l'usage des masques FFP2 aux personnes les plus vulnérables. Plus précisément aux patients pour qui « la vaccination n'induit pas la production et le maintien d'un titre d'anticorps à un niveau suffisant pour assurer une protection suffisante ou chez lesquels une maladie ou un traitement entraîne une baisse rapide du niveau des anticorps », détaille l'arrêté du 1er février. Comme mentionné par ce même texte, les patients correspondant à ces critères (environ 230 000 selon les estimations du Conseil d'orientation de la stratégie vaccinale) peuvent désormais bénéficier de masques FFP2 pris en charge, à condition d'avoir une prescription médicale. Ils ont droit à 20 masques pour 2 semaines ou à 50 masques pour 5 semaines. En plus des critères médicaux, médecins et pharmaciens doivent s'assurer, avant de prescrire ou de délivrer, que le bénéficiaire est bien « en capacité de supporter le port de ce type de masque pendant plusieurs heures et pour un usage quotidien ». En revanche rien ne change pour le reste de la population, pour qui le masque chirurgical est toujours recommandé.
Un appel à privilégier les FFP2 français
Les masques FFP2 dispensés ne sont pas issus du stock État et seuls ceux « conformes à la norme EN149 : 2001 + A1 : 2009 peuvent être délivrés et pris en charge ». Pour cet acte, les officinaux seront rémunérés 1 € HT, quel que soit le nombre de masques délivrés (20 ou 50 donc). Le tarif unitaire du masque FFP2, lui, a été fixé à 0,40 euro HT. Un montant qui ne doit rien au hasard et a fait l'objet d'âpres négociations. « Si l'on a négocié ce tarif de 0,40 euro, c'est pour que les pharmacies puissent acheter des masques FFP2 d'origine française auprès des grossistes-répartiteurs, explique Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF). À l’origine, l'assurance-maladie voulait fixer le tarif unitaire à 0,23 euro ; avec un tel montant nous aurions été obligés de recourir exclusivement à des masques fabriqués à l'étranger. On trouve aujourd'hui des FFP2 chinois à partir de 0,18 euro, pour les masques français c'est plutôt à 0,30 euro, ou 0,35 euro avec les grossistes. » Le président de la FSPF veut désormais convaincre les membres de sa profession « de jouer le jeu, en achetant des masques fabriqués dans notre pays ».
Pour les pharmaciens, sera-t-il néanmoins possible d'acheter en priorité des masques d'origine française ? Si Philippe Besset se veut optimiste, d'autres le sont un peu moins. « Il y a assez peu de producteurs français de masques FFP2. Aujourd’hui, le gros du stock FFP2 vient de l'étranger, rappelle Laurent Filoche, président de l'Union des groupements de pharmaciens d'officine. Les fabricants français proposent des prix souvent rédhibitoires. Avec un tarif unitaire fixé à 0,40 euro, un pharmacien pourra difficilement acheter un masque FFP2 supérieur à 0,30 euro », estime-t-il. Tous s'accordent en revanche sur un point, qu'ils achètent en France ou à l'étranger, les pharmaciens ne devraient pas manquer de masques FFP2. « Les stocks sont là et les importateurs sont pressés de les écouler », confirme Laurent Filoche.
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