COMME chaque année à la même période, « l’épreuve du maillot de bain » pousse davantage de patients, en grande majorité des femmes, à demander au pharmacien des produits efficaces pour perdre du poids… De quelle partie du corps veulent-ils mincir en priorité ? Se tournent-ils davantage vers la phytothérapie, l’aromathérapie ou l’homéopathie ? Préfèrent-ils les produits drainants, les gels minceur ou les compléments alimentaires ? Quelles marques ont leurs préférences ? Quelles sont leurs sources d’information ?.. Un sondage, réalisé par Pharmagest Interactive* à la demande du « Quotidien du Pharmacien » et du mensuel diffusé en pharmacie « Bien-être et Santé », apporte des réponses croisées pharmaciens/grand public.
Le ventre et les fesses.
Un constat : les réponses des patients ne coïncident pas tout à fait avec celles de l’équipe officinale, et c’est là l’un des intérêts de ce sondage. Les pharmaciens pensent ainsi que leurs patients-clients souffrant de surpoids se tournent en priorité vers le pharmacien (46 %), devant Internet (29 %), le médecin (10 %), le nutritionniste ou le diététicien. Les patients, eux, répondent en premier le diététicien (30 %), devant le médecin (19 %), puis le pharmacien (seulement 11 %). Les pharmaciens croient aussi que leurs patients s’informent à 64 % via la presse écrite et à 44 % auprès des professionnels de santé, alors que les patients citent tout d’abord Internet (52 %), suivi tout de même par les professionnels de santé (35 %) et la presse écrite (18 %).
Autre différence : à la question « quel est selon vous l’objectif principal de vos clients ? », les pharmaciens répondent à 36 % « éliminer les graisses », suivi de « garder la ligne » à 30 %. En réalité, les patients déclarent à 32 % vouloir globalement « garder la ligne » et semblent moins fixés sur l’élimination des graisses (17 %). Par ailleurs, l’équipe officinale pense que les clients commencent à leur parler de leur poids ou de minceur entre 30 et 40 ans. La grande majorité des patients interrogés (66 %) s’en sont en fait visiblement préoccupés plus tôt, entre 18 et 30 ans, et même avant. Cela dit, près de la moitié d’entre eux avaient entre 18 et 30 ans.
Pour les parties du corps sur lesquelles portent les demandes en matière de minceur, les pharmaciens répondent avant tout « le ventre » (51 %) ; les patients aussi, mais dans une moindre mesure (37 %), et les kilos en trop logés sur les fesses semblent les préoccuper beaucoup (27 %). Pourtant les pharmaciens ne les citent que pour 4 %.
Produits drainants en tête.
Les réponses concernant les produits visant à faire perdre du poids sont également intéressantes à comparer :
- Pour maigrir avant l’été, 65 % des pharmaciens disent que leurs clients se tournent vers les produits drainants, 60 % vers les produits amincissants, 40 % vers les compléments alimentaires, 31 % vers les crèmes ou gels minceur et 11 % vers les substituts de repas. Les réponses des patients sont sensiblement différentes : les produits drainants restent certes en tête, mais le pourcentage est plus faible (20 %), et les crèmes ou gels minceur, les compléments alimentaires et les produits amincissants suivent de près.
- La phytothérapie est, selon les pharmaciens, préférée par leurs clients dans 71 % des cas, loin devant l’exercice physique (19 %). Cependant les patients répondent à 73 % qu’ils privilégient l’exercice physique. Suivent l’homéopathie (10 %) et la phytothérapie.
- En matière d’homéopathie, pharmaciens et clients citent Boiron en premier (respectivement 71 % et 60 %), mais les autres laboratoires (Arkopharma/Ferrier, Naturactive/Pierre Fabre, Lehning) occupent des places différentes.
- En phytothérapie aussi les marques citées, essentiellement Arkopharma, Ménophytea, Naturactive, Forte Pharma, Phytopharma, Médiflor, ne sont pas classées aux mêmes rangs et les réponses sont plus réparties.
- En aromathérapie, les pharmaciens pensent que les trois marques les plus appréciées sont Puressentiel (70 %), Phytosun (34 %) et Weleda (32 %). Les patients, eux, citent préférentiellement Weleda (24 %), puis Puressentiel et Nutrisanté.
Que conclure de ces regards croisés ? Que les patients semblent avoir un peu de mal à s’y retrouver dans l’offre pléthorique des marques et que les pharmaciens n’ont pas toujours une perception juste des attentes et des connaissances (ou du manque de connaissances) de leurs clients. L’entrée en vigueur des Recommandations de l’autorité de régulation professionnelle de la publicité (ARPP) sur les produits cosmétiques, ainsi que la mise en place d’un système de vigilance sur les compléments alimentaires par l’Agence nationale chargée de la sécurité sanitaire de l’alimentation (ANSES) apporteront des éléments de réponses aux consommateurs, aujourd’hui en manque de repères, sur lesquels pourront aussi s’appuyer les pharmaciens et l’équipe officinale pour les guider au mieux dans leurs choix.
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