Une pharmacie francilienne a été pointée du doigt pour avoir facturé des frais de dossier à des patients vaccinés venus effectuer un prélèvement pour un test PCR. Une pratique « honteuse » pour le président de l'Union des syndicats de pharmaciens d'officine (USPO) et qui n'est en rien autorisée, comme l'a rappelé la Direction générale de la Santé (DGS).
C'est une vidéo publiée sur le site du « Parisien » qui suscite la polémique. En caméra cachée, un journaliste se présente au comptoir d'une officine située en Île-de-France et demande s'il peut réaliser un prélèvement pour test PCR. Avant de se présenter devant le pharmacien, le journaliste, informé par des patients, a remarqué la présence d'une note sur la vitrine de l'officine précisant que des frais de dossier d'un montant de 5 euros sont appliqués et ce, pour tous les patients, vaccinés ou non. « Si besoin, en urgence le soir vers 21 heures, les frais de dossier s'élèvent à 10 euros », est-il précisé en outre. Face au faux patient, le pharmacien tente de se justifier en expliquant que les prélèvements PCR « prennent un temps fou à gérer ». Il poursuit son argumentation en ajoutant que « les PCR sont trois fois moins rentables que les antigéniques ». Bien que surpris par la démarche, plusieurs patients interrogés par le « Parisien » expliquent avoir accepté de payer ces frais supplémentaires, ayant besoin rapidement des résultats de leur test.
La vidéo réalisée par le quotidien francilien n'a pas manqué de faire réagir les syndicats de biologistes et de pharmaciens. Pour Pierre-Olivier Variot, président de l'USPO, la démarche de cet officinal est « décevante, honteuse et inadmissible. Il faut déposer plainte à l’Ordre des pharmaciens », souligne-t-il en précisant que ce n'est pas la première fois qu'il prend connaissance d'un cas de ce type. Comme l'a confirmé la DGS à « BFM TV », qui a également consacré un reportage à ce sujet : « Rien n'autorise un laboratoire ou une officine pharmaceutique à facturer des frais de dossier pour un test PCR ou antigénique. Si l'ARS concernée est saisie d'un signalement, elle pourra diligenter une inspection. » Sollicité après la diffusion du document du « Parisien », le pharmacien incriminé a déclaré qu'il ignorait que cette pratique était interdite.
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