La Première ministre, Élisabeth Borne, a annoncé le 31 août que les pharmaciens pourront prescrire directement des antibiotiques contre la cystite ou l'angine en cas de TROD positif, et ce sans intervention d'un médecin. La mesure, qui sera proposée dans le prochain PLFSS, n'a, sans surprise, pas été très bien accueillie par les syndicats de généralistes.
D'ici à quelques mois, un patient soupçonnant une cystite ou une angine pourra se rendre directement en pharmacie pour effectuer un TROD. Si celui-ci est positif, le pharmacien pourra lui délivrer des antibiotiques, sans en référer à un médecin. À l’heure actuelle, la prise en charge de ces infections courantes directe par l'officinal est seulement possible dans le cadre de protocoles de coopération qui imposent aux pharmaciens d'appartenir à une MSP ou à une CPTS. Un cadre très contraint, dénoncé par les syndicats de pharmaciens, qui explique pourquoi de nombreux officinaux n'ont pas encore décidé de se lancer. Avec cet assouplissement, qui fera donc l'objet d'une prochaine mesure dans le PLFSS, l'exécutif souhaite favoriser l'accès aux soins et libérer du temps médical.
Si la mesure peut sembler particulièrement pertinente dans un contexte de désertification médicale, elle n'est pas du goût des syndicats de médecins. Sur « Franceinfo », la présidente de MG France, le Dr Agnès Giannotti, ne s'est pas privée de dire tout le mal qu'elle pensait de cette évolution. « Ce sont des mesures cache-misère », a-t-elle dénoncé en évoquant l'idée de voir les pharmaciens prescrire directement des antibiotiques contre la cystite et l'angine. Pour la présidente de MG France, cette mesure ne va absolument pas aider à désengorger les cabinets médicaux. « Cela ne règle pas le problème de l'accès au médecin traitant (...) Ce sont des actes simples qui ne prenaient quasiment pas de temps », argumente-t-elle, rappelant que ce qui coûte beaucoup de temps aux généralistes « ce sont les patients lourds. Ce ne sont pas les actes simples ». Si elle se montre très critique, le Dr Giannotti, ne se dit toutefois pas opposée à la mesure, notamment « quand cela se fait dans le cadre d'un exercice coordonné. (Cela) peut-être utile dans certains territoires et pas dans d'autres », pense-t-elle. La présidente de MG France estime enfin qu'un « retour d'information » est indispensable et que les pharmaciens devraient donc obligatoirement prévenir les médecins des décisions prises.
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