La prise en charge par le pharmacien d'officine de la pollakiurie et des brûlures mictionnelles non fébriles chez la femme de 16 à 65 ans et celle de l'odynophagie pour les patients de 6 à 50 ans, dans le cadre d'une structure d'exercice coordonné ou d'une communauté professionnelle territoriale de santé (CPTS), entre dans le droit commun suite à la publication d'un arrêté dans le « Journal Officiel » du 24 août.
En mars, la mise en place des protocoles cystite et angine, jusqu'alors réservés aux centres de santé et aux maisons de santé pluriprofessionnelles, avait été étendue aux officinaux intégrés à une communauté professionnelle territoriale de santé (CPTS). Une décision qui faisait suite à une autorisation temporaire accordée aux pharmaciens exerçant en CPTS pour mettre en place ces protocoles de coopération lors d'une « mission flash » souhaitée par le ministre de la Santé d'alors, François Braun, entre le début du mois de juillet et le 30 septembre 2022.
Depuis le mois de mars, les pharmaciens intégrés aux CPTS peuvent donc déployer les protocoles de coopération cystite et odynophagie. Il manquait toutefois un texte pour entériner dans le droit de commun la prise en charge de cet acte par le pharmacien. « Jusqu'à aujourd'hui, nous n'avions pas le texte qui permettait à l'assurance-maladie de payer cet acte, rappelle Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) Pour qu'il n'y ait pas d'interruption, le ministère de la Santé (dirigé alors par François Braun) avait pris un engagement pour que la prise en charge par le pharmacien se poursuive en attendant la publication des textes réglementaires. Avec la publication de l'arrêté du 17 août, c'est désormais le cas, c'est le texte que l'on attendait », explique-t-il. Ce dernier arrêté précise en effet que « le protocole de coopération entre les professionnels de santé est financé par l'assurance maladie, durant la période de validité du protocole ».
Dans les faits, l'arrêté du 17 août ne va rien changer pour les pharmaciens d'officine, vu que la prise en charge de ces protocoles de coopération était assurée grâce à l'engagement pris par François Braun. La rémunération de l'équipe est toujours fixée à « 25 euros par patient entrant dans le protocole ». Maintenant que ce texte est publié, Philippe Besset attend d'autres évolutions. « Ce que l'on souhaite désormais c'est que l'on fasse entrer dans le droit commun la possibilité pour le pharmacien de réaliser un acte de délivrance protocolisé suite à un TROD, sans l'obligation de coopération qui s'applique aujourd'hui », avance le président de la FSPF.
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