Il ne reste plus que 9 jours avant la fin du remboursement systématique des tests Covid. Au fil des réunions, les règles se précisent mais des questions demeurent.
Le mardi 5 octobre, l'Union des syndicats de pharmaciens d'officine (USPO), la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) et le Conseil national de l'Ordre des pharmaciens (CNOP) ont pu échanger avec l'assurance-maladie, puis avec le ministère de la Santé, sur la mise en place de la nouvelle doctrine en matière de remboursement des tests Covid, qui entrera en vigueur le 15 octobre. Pour rappel, à cette date, les personnes vaccinées et les mineurs pourront toujours voir leurs tests pris en charge. « Pour moi, les règles sont assez simples, explique Philippe Besset, président de la FSPF. Si l'on n’est pas vacciné on n'est pas remboursé, sauf si l'on dispose d'une prescription médicale, d'un certificat de contre-indication à la vaccination ou d'une preuve de guérison datant de plus de 72 heures. »
Pour son homologue de l'USPO, Pierre-Olvier Variot, il reste toutefois un cas épineux à régler. « Vous avez un patient symptomatique, non vacciné, qui n'a pas pu voir de médecin ; sera-t-il remboursé ou non ? On ne sait pas », souligne-t-il. Le ministère de la Santé a répondu à cette interrogation, assure de son côté Philippe Besset. « S'il n'a pas de prescription et veut quand même être remboursé, le patient non vacciné symptomatique doit s'isoler en attendant de pouvoir aller chez le médecin. » Si le président de la FSPF estime que les personnes qui se trouveront dans ce cas de figure vont bel et bien s'isoler, tous ne partagent pas son optimisme. « Si des gens positifs sans le savoir et non vaccinés ne sont pas testés parce qu'ils ne veulent pas payer, on risque de créer des clusters », redoute Pierre Béguerie, président de la section A du CNOP. Le doute qu'il soulève est d'ailleurs partagé par des membres de la communauté scientifique. Des épidémiologistes commencent en effet à alerter sur le risque de voir la fin du remboursement systématique des tests favoriser la diffusion du virus et empêcher un suivi précis de son évolution. « Moi, ce qui m'importe c'est la date du 15 octobre, pouvoir expliquer aux pharmaciens ce qu'ils vont devoir précisément faire à cette date, rétorque Philippe Besset. Dans les prochains jours, un dossier de presse va être diffusé pour le grand public, un DGS-Urgent suivra et enfin l'arrêté sera publié. Ce qui est important c'est que nous recevions les documents officiels à temps. »
Des documents qu'attend également avec impatience Pierre-Olivier Variot. Le président de l'USPO n'en démord pas, il y a grand besoin de clarifier certaines situations. « Je reçois un patient cas contact qui vient d'être appelé par l'assurance-maladie mais n'a pas encore reçu de confirmation par mail ou par SMS. Sera-t-il remboursé si je le teste sans attendre ? », questionne-t-il. « Quand on expose ce type de problèmes, on nous répond que ce seront des cas à la marge. Certes, mais ils vont se produire et c'est justement dans ce type de cas que des patients vont râler. On espère que tout sera acté avant le 15 octobre et que l'on ne va pas transférer le chantier dans les pharmacies », résume le président de l'USPO.
Autres sujets à débat, comment vérifier au comptoir qu'un patient est bel et bien vacciné et faudra-t-il transmettre une preuve de vaccination à l'assurance-maladie ? « Nous devrons transmettre les ordonnances ou encore les certificats de contre-indication, mais pour les personnes vaccinées, aucune preuve ne devra être communiquée à l'assurance-maladie, assure Philippe Besset. Sur Si-DEP, il y aura peut-être simplement une case à cocher, vacciné ou non vacciné. » Pour vérifier le certificat de vaccination du patient, « un outil logiciel sera mis à disposition des officinaux », ajoute le président de la FSPF. Reste à savoir lequel. « On ne le connaît pas encore, il nous sera présenté dans les prochains jours », précise Pierre-Olivier Variot.
S'il reste donc des éléments à préciser, une chose semble acquise. Comme pressenti depuis plusieurs jours, les autotests supervisés ne devraient plus être remboursés, ni donner accès au passe sanitaire, à partir du 15 octobre.
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