L’ÉTUDE a été menée pendant un an (avril 2006-avril 2007) auprès d’adolescents en rupture scolaire, familiale ou sociale, accueillis au sein de l’Espace santé jeunes de l’Hôtel-Dieu, à Paris, quant à la prévalence de l’infection à Chlamydia trachomatis. Cinq cent un patients (237 filles et 264 garçons) ont bénéficié d’un dépistage de C. trachomatis. Aucun refus n’a été enregistré. L’âge médian de la population étudiée était de 17 ans. Chez les patients qui déclaraient n’avoir jamais eu de rapport sexuel, aucune infection à Chlamydia n’a été décelée. Donc en ne tenant compte que des patients qui déclaraient avoir eu des relations sexuelles (204 filles et 152 garçons), la prévalence était de 16,1 % chez les filles, et de 2,6 % pour les garçons (10,4 % tous sexes confondus). L’étude de l’évolution de la prévalence mensuelle a révélé un pic de fréquence au mois de mai (qui s’est confirmé deux ans plus tard).
Cette étude devait également permettre d’identifier des facteurs clinico-biologiques liés à l’infection, afin de mieux cibler le dépistage. Il apparaît ainsi que les filles sont plus souvent maltraitées, violées et font plus de tentatives de suicide. Elles sont également plus souvent scolarisées et sont plus souvent carencées en fer du fait des règles et d’apports insuffisants de ce minéral. L’âge moyen du premier rapport sexuel est identique pour les deux sexes mais les filles déclarent plus souvent avoir des rapports protégés. L’enquête ne révèle pas de différence dans la fréquence des prises de toxiques.
Population à risque.
L’espace santé jeunes accueille des jeunes âgés de 14 à 21 ans, en situation de rupture, adressés par l’aide sociale à l’enfance, la protection judiciaire de la jeunesse et la médecine scolaire. « L’analyse de l’histoire de ces jeunes révèle souvent une vie sexuelle précoce avec d’emblée plusieurs partenaires, indique l’étude. Cette population est donc particulièrement à risque d’être exposée. »
En France, la prévalence dans des populations jugées « non à risque » est évaluée entre 2 et 5 %. Le taux de prévalence élevé (16 %) chez ces filles sexuellement actives venant d’une population en rupture s’explique par différents facteurs, concluent les enquêteurs. Avoir eu plus d’un partenaire sexuel dès le début de la vie sexuelle, présenter des douleurs abdominales chroniques ou des pertes vaginales inhabituelles en font partie. Cependant, « la prévalence de plus de 10 % chez les jeunes filles infectées et asymptomatiques impose un dépistage systématique chez celles qui déclarent avoir débuté une vie sexuelle ». Ces résultats doivent, insistent les enquêteurs, « inciter à renforcer l’éducation à la santé, en particulier avant et après l’adolescence. Après un premier dépistage positif ou négatif, nous recommandons de répéter l’examen deux fois par an ».
Dans les Alpes-Maritimes
Dépistage du VIH : une expérimentation à l’officine
Marché de l’emploi post-Covid
Métiers de l’officine : anatomie d’une pénurie
Près de 45 fois plus de cas en 2023
Rougeole : l’OMS appelle à intensifier la vaccination en Europe
Pharmacien prescripteur
Après les vaccins, les antibiotiques