L'Union des syndicats de pharmaciens d'officine (USPO) craint que, paradoxalement, le remboursement des substituts nicotiniques sur prescription médicale restreigne l'accès à ces traitements.
Jusqu'à présent, l'assurance-maladie prend en charge, sur prescription, les traitements par substituts nicotiniques (patch, gomme, pastille, inhaleur…) à hauteur de 150 euros par année civile et par bénéficiaire (voir le principe de la prise en charge). Le plan prévention du gouvernement présenté le 26 mars prévoit le remplacement de ce forfait d'aide au sevrage tabagique par le remboursement direct des substituts nicotiniques, comme n'importe quel médicament remboursable.
Une bonne chose pour l'aide à l'arrêt du tabac aux yeux de l'Union des syndicats de pharmaciens d'officine (USPO), mais qui risque cependant de restreindre les prescriptions. En effet, aujourd'hui les substituts nicotiniques peuvent être prescrits non seulement par les médecins, mais aussi les sages-femmes, les médecins du travail, les chirurgiens-dentistes, les infirmiers et les masseurs kinésithérapeutes. Or la plupart de ces professionnels ne sont pas habilités à prescrire des médicaments remboursables, sauf à modifier le Code de la santé publique, comme le fait remarquer Gilles Bonnefond. Dans le cadre de la politique dynamique de lutte contre le tabac qu'entendent mener les pouvoirs publics, le président de l'USPO demande donc aux pouvoirs publics d'autoriser les pharmaciens à pouvoir conseiller un produit qui sera pris en charge par l'assurance-maladie, comme ils le font déjà pour la pilule du lendemain. Gilles Bonnefond souhaite également que le remplacement du forfait par le remboursement des substituts nicotiniques se fasse progressivement, permettant ainsi la coexistence des deux dispositifs le temps que les laboratoires fassent les demandes de remboursement de leurs produits.
Enfin, Gilles Bonnefond plaide pour que les officinaux puissent conduire des entretiens de motivation sur les 6 premiers mois d'un sevrage tabagique, dans le cadre conventionnel avec l'assurance-maladie, sur le même principe que les entretiens AOD ou asthme.
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