L'été 2021 aura été celui de tous les records pour les tests Covid en officine. À la suite des annonces d'Emmanuel Macron sur l'instauration du passe sanitaire dans la plupart des lieux recevant du public, la demande explose.
Entre le 16 et le 22 août, 5,7 millions de tests sont validés, dont environ deux tiers de tests antigéniques (TAG). Réalisés majoritairement par les officinaux, ces derniers supplantent peu à peu les tests PCR au cours de l'année 2021. Ils maintiennent également dans l'ombre les autotests qui, s'ils ont beaucoup fait parlé d'eux avant leur arrivée sur le marché, auront été beaucoup plus discrets ensuite.
L'autotest Covid débarque en officine
Avant la frénésie de tests observée pendant l'été, les autotests sur prélèvement nasal avaient tout de même réussi à occuper la scène médiatique. Avant que les pharmacies ne soient officiellement autorisées à les vendre et à les délivrer, le 12 avril, une passe d'armes met aux prises la profession et la GMS. Attirée par les perspectives observées en Allemagne, où les hypermarchés ont été autorisés à vendre des autotests (avec un certain succès durant les premières semaines), la GMS française fait des pieds et des mains pour commercialiser ce dispositif dont la vente, en France, sera finalement réservée aux pharmaciens d'officine. Les ventes resteront modestes, même après l'instauration des autotests supervisés (voir ci-dessous) qui, eux non plus, ne rencontreront pas vraiment de succès chez des patients qui peuvent en toute circonstance bénéficier des tests antigéniques ou PCR intégralement pris en charge, du moins jusqu'au 15 octobre.
Les barnums et leurs dérives
L'année écoulée aura également vu l'apparition de tentes blanches devant certaines officines et dans les rues des villes. Prévus pour aider les pharmaciens à réaliser davantage de tests, notamment pour ceux qui disposent de locaux exigus, les barnums vont donner lieu à des pratiques peu vertueuses, essentiellement du fait de sociétés peu scrupuleuses qui ont vu dans les tests Covid une bonne occasion de faire des profits. Avant l'été, des alertes sont lancées, notamment en Île-de-France. Le Conseil régional de l'Ordre des pharmaciens de Provence-Alpes-Côte d'Azur monte lui aussi au créneau, excédé par les nombreuses dérives observées depuis des mois (personnel non autorisé à réaliser les tests, résultats rendus à la vitesse de l'éclair…). Les agences régionales de santé aussi procèdent à des contrôles (bien que très tardifs) qui aboutissent à la fermeture de plusieurs barnums. Ces derniers se raréfient également à cause d'un changement de doctrine en matière d'accès aux tests…
Fin de la prise en charge pour tous
Conformément à ce qu'avait indiqué le président de la République lors de son allocution de juillet, la prise en charge systématique des tests Covid prend fin le 15 octobre. Une décision qui vise à inciter encore et toujours les réfractaires à se faire vacciner, mais qui a, aussi, une dimension économique. Selon un rapport de la Cour des comptes, le coût total des tests de dépistage du Covid-19 s'élève à 2,8 milliards d'euros pour l'année 2020. Un chiffre important mais sans commune mesure avec celui de 2021. Pour cette année, la Sécurité sociale a en effet prévu un budget de plus de 6,2 milliards d'euros pour financer les tests, plus que pour l'ensemble de la campagne de vaccination.
La fin de la prise en charge systématique des tests Covid pour tous fait redouter à certains experts un suivi moins précis de l'évolution de l'épidémie. Dans les faits, seules les personnes non vaccinées et sans prescription médicale doivent payer leurs tests. Les personnes vaccinées, les mineurs et les non vaccinés munis d'une ordonnance peuvent toujours bénéficier d'une prise en charge intégrale. Si la mesure entraîne les jours suivant une diminution du nombre de tests réalisés, qui passe sous la barre des deux millions entre la fin octobre et début novembre, le recours aux tests repart brusquement à la hausse quelques jours plus tard. En cause, les annonces de l'exécutif sur l'élargissement de la campagne de rappel à tous les majeurs (effective depuis le 27 novembre pour tous ceux disposant d'un schéma vaccinal complet d'au moins 5 mois), la dégradation de la situation épidémique et l'abaissement à 24 heures du délai de validité d'un test négatif pour l'obtention du passe sanitaire. Plus de 4 millions de tests sont validés à la mi-novembre, autant qu'au mois de septembre. Les tests Covid risquent de faire partie du quotidien du pharmacien pour encore quelque temps.
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