Les demandes de patients désirant se faire tester explosent avant les fêtes de fin d'année, aussi bien pour les laboratoires que pour les pharmacies. Les carnets de rendez-vous pour la semaine prochaine sont déjà pleins ou sont en passe de l'être.
C'est dans un Algéco situé devant son établissement de Blagnac, près de Toulouse, que Laurent Filoche, pharmacien et président de l'Union des groupements de pharmaciens d'officine (UDGPO), réalise des tests antigéniques depuis près de deux mois. S'il recevait des patients sans rendez-vous jusqu'à cette semaine, ce ne sera plus le cas à partir de lundi prochain. « La demande est telle que nous ne testerons que sur rendez-vous la semaine prochaine. Pour le 24 décembre c'est déjà plein et il n'y a presque plus de place pour le 23. » Laurent Filoche a fixé une limite de 100 patients par jour au maximum, une étudiante tout juste diplômée sera présente en renfort tout au long de la semaine et les patients symptomatiques auront la priorité. « Certains confrères pourront peut-être réussir à tester le tout-venant la semaine prochaine, mais pour éviter d'être débordé et s'organiser au mieux cela me semblait indispensable de ne recevoir que sur rendez-vous. En cette fin de semaine, on voit bien que la demande augmente déjà. Les congés vont commencer, certains patients veulent être rassurés, d'autres ont besoin d'un résultat négatif pour prendre l'avion et l'annonce du test positif d'Emmanuel Macron a convaincu beaucoup de gens qui présentaient de légers symptômes de venir se faire tester », a pu observer Laurent Filoche.
Si la période qui arrive ne génère pas chez lui d'inquiétude particulière, il se montre moins serein pour certains de ses confrères qui ont décidé de se lancer très récemment dans la réalisation des tests antigéniques. « En constatant que la demande augmentait, des pharmaciens ont décidé de s'y mettre maintenant. Pour eux, cela risque d'être compliqué car ils n'ont pas eu le temps de roder leur organisation », redoute-t-il. Selon les chiffres d'IQVIA, près de 40 % des officines pratiquaient des tests antigéniques à la date du 16 décembre, un nombre qui ne cesse de croître.
Quant aux tests RT-PCR réalisés en laboratoire, après une baisse puis une stagnation au cours du mois de novembre, leur nombre est de nouveau en augmentation. Président du syndicat des biologistes (SDB), François Blanchecotte a récemment appelé les patients à éviter « les tests de confort » pour ne pas submerger les laboratoires et les officines. « De toute façon, on ne pourra pas aller au-delà de nos capacités maximales, soit 2 à 3 millions de tests au niveau national avant les fêtes de fin d'année, d'autant plus qu'il faut impérativement rendre les résultats en moins de 48 heures désormais, veut-il d'abord préciser. Pour l'instant, les agendas sont pleins, mais les laboratoires n'en sont pas encore à refuser des patients. En revanche, cela sera sans doute beaucoup plus difficile en milieu de semaine prochaine », pressent François Blanchecotte.
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