Depuis le début du mois de décembre, la demande en tests Covid augmente et la tendance risque de se confirmer à mesure que les fêtes de fin d'année approchent.
Fatigués après des mois harassants, plombés par les problèmes de sous-effectifs et les tâches administratives, les pharmaciens vont devoir relever un nouveau défi dans les jours qui viennent : répondre à la demande en tests Covid, qui risque de sensiblement augmenter avant Noël et le Jour de l'an. De fait, les chiffres de la Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (DREES) montrent que le recours au dépistage est en progression depuis déjà quelques semaines. Plus de 1,5 million de tests Covid ont été réalisés entre le 28 novembre et le 4 décembre (avec une grève des laboratoires de bilogie médicale durant cette période). La semaine suivante, entre le 5 et le 11 décembre, ce sont 1,8 million de tests qui ont été réalisés, dont près de 60 % de tests antigéniques. Un plus fort recours au dépistage que l'on peut logiquement relier à la situation épidémique, avec une augmentation, alors, du nombre de cas positifs.
Cette semaine, avant Noël, et la suivante, qui précède le réveillon du Jour de l'an, ces chiffres pourraient encore augmenter. Le Conseil national de l'Ordre des pharmaciens (CNOP) a d'ailleurs tenu à alerter les officinaux sur la nécessité « d'anticiper une éventuelle hausse notable de la demande de dépistage ». Le CNOP conseille précisément aux officinaux « d’accorder une vigilance toute particulière aux niveaux de stocks de tests ainsi qu’aux capacités en ressources humaines qui pourraient être mobilisées ».
Dans son officine de Haute-Garonne, Laurent Filoche a pu constater que la demande en tests avait bel et bien augmenté ces dernières semaines. « De nombreux patients veulent se rassurer compte tenu de la situation épidémique. Ils veulent savoir s'ils sont touchés par la grippe ou par le Covid. Nous avons beaucoup de demande en tests antigéniques mais aussi en autotests ». Une impression de déjà-vu par rapport à ce que l'on a connu en 2020 et en 2021 à la même période de l'année. Avec une différence notable, les équipes officinales sont (encore plus) épuisées. « Oui, la situation s'est dégradée par rapport à l'an dernier, confirme Laurent Filoche. Beaucoup de choses se sont rajoutées, la pression sur la sérialisation, les tracasseries administratives… Aujourd'hui, dans ma pharmacie, je ne teste plus les patients que sur rendez-vous. On en fait une cinquantaine par jour, c'est beaucoup moins qu'il y a un an. On ne peut plus répondre à toutes les demandes, c'est impossible », explique le pharmacien.
Conscient que la situation est difficile pour la profession, le ministère de la Santé et de la Prévention « invite les pharmaciens à tenir informés leurs représentants de toutes difficultés qu’ils pourraient rencontrer ces prochaines semaines ». Les remontées du terrain pourraient être nombreuses…
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