Flacons de vaccins, seringues, tests sérologiques avec piquants, tests rhinopharyngés avec écouvillon, mais aussi équipements de protection individuelle comme les blouses, masques et gants… Avec la crise sanitaire du Covid-19, les déchets médicaux sont de plus en plus nombreux à l’officine et leur élimination n’est pas toujours facile à gérer.
« Certains pharmaciens se retrouvent avec beaucoup de cartons DASRI, et plus beaucoup de boîtes à aiguilles », déclare ainsi Laurence Bouret, déléguée générale de DASTRI. Mais bien souvent, ces problèmes sont dus à un mauvais tri des déchets. Pour aider les pharmaciens à mieux les gérer, l’éco-organisme DASTRI leur a fait parvenir, le 16 mars, une fiche pratique intitulée « Covid 19, vaccin et tests, comment éliminer les déchets ? »
Collecter les perforants
Tout d’abord, Il est primordial de collecter séparément les déchets perforants. Ces déchets, ce sont les seringues de vaccination Covid, mais aussi les autopiqueurs et lancettes des tests sérologiques. Pour plus de facilité, il est conseillé au pharmacien de leur dédier une grande boîte DASRI, en indiquant dessus « VACCINATION » afin de la distinguer plus facilement. Le pharmacien pourra y jeter jusqu’à 96 seringues usagées. Mais attention : « Cette boîte n’est dédiée qu’aux déchets perforants. Il ne faut pas y placer les flacons de vaccins qui, eux, doivent rejoindre le carton des MNU (carton Cyclamed) », précise Laurence Bouret.
Quant aux tests de dépistage antigéniques, qui sont des tests rhinopharyngés, et donc sans perforant, les déchets (écouvillon, tube vide et cassette) devront être placés dans le carton DASRI de 50 litres accueillant déjà les boîtes à aiguilles rapportées par la patientèle de l’officine. Une solution qui permet un gain de place. En effet, « comme les écouvillons, tubes et cassettes se glissent entre les boîtes à aiguilles, ils encombrent moins la pharmacie que si on leur avait dédié un carton », explique Laurence Bouret.
Enfin, rappelons que les équipements de protection individuelle (EPI), comme les masques, blouses, gants, ne doivent pas être mis dans les cartons DASRI. Ils doivent être mis dans un sac-poubelle à conserver 24 heures avant d’être jeté avec les ordures ménagères.
« Les pharmacies doivent bien respecter ces consignes, martèle Laurence Bouret. Dans le cas inverse, par exemple en plaçant les EPI dans les cartons DASRI au lieu de les jeter à la poubelle, le nombre de cartons à entreposer va augmenter et la pharmacie se trouvera vite encombrée. Autre exemple, en plaçant les déchets de tests nasopharyngés dans les boîtes à aiguilles au lieu des cartons DASRI, cela peut aboutir à des tensions sur l’approvisionnement en boîtes. De plus, ce mauvais tri, qui augmente le nombre de boîtes et de cartons à récupérer par DASTRI, engendre à terme des tensions sur la collecte. »
Question de prix
Cette collecte des déchets a un prix. De façon réglementaire, c’est au pharmacien de prendre en charge financièrement l’élimination des déchets de soins qu’il produit. Mais en pratique, cela n’a jamais été le cas. En effet, lors de la mise en place de la vaccination en pharmacie, le coût de la collecte des aiguilles et déchets a été pris en charge pour partie par le gouvernement et pour partie par DASTRI car il s’agissait, les deux premières années, d’une expérimentation. Ensuite c’est DASTRI qui a financé lors de la 3e année de vaccination, en contrepartie de la mise en place d’une expérimentation sur l’allongement des délais de stockage en officine (tournées de ramassage moins nombreuses). Enfin, pour 2021, c’est le ministère de la Santé qui a décidé de subventionner la collecte des déchets du Covid. Une convention entre le ministère et l’éco-organisme DASTRI est en cours de signature à ce sujet. En revanche, pour les années ultérieures, « rien n’assure que le gouvernement prendra encore en charge cette collecte des déchets », évoque Laurence Bouret. Ce pourrait alors être au pharmacien d’en assurer les frais…
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