Le Collectif bon usage du médicament qui regroupe plus d'un million d'acteurs de santé* se mobilise contre l'iatrogénie médicamenteuse, responsable chaque année en France de plus de 10 000 décès et de plus de 130 000 hospitalisations dont 40 à 70 % seraient évitables.
À l'occasion d'un colloque ouvert par la ministre de la Santé Agnès Buzyn, le Collectif bon usage du médicament présente ses 10 préconisations pour encourager les bonnes pratiques. Il souhaite aussi faire du 22 mars la journée nationale du bon usage du médicament. Rappelant que les médicaments sont d'abord une chance pour les patients puisqu'ils « soulagent, guérissent et prolongent la vie », le collectif travaille à réduire les accidentés liés à des mauvais dosages, de mauvaises prises, au non-respect de la prescription, aux interactions entre plusieurs médicaments, etc.
Campagne de sensibilisation, création du site reflexeiatrogenie.com, amélioration des logiciels d'aide à la prescription (LAP), e-learning pour les équipes officinales, promotion de la collaboration entre médecins et pharmaciens… l'ensemble des actions menées ces trois dernières années a déjà permis de réduire la consommation de médicaments chez les personnes de plus de 65 ans, ainsi que de nombreuses associations à risque telles qu’anti-inflammatoires + diurétiques ou antiarythmiques + digitaliques. Cela a aussi permis des économies significatives pour l'assurance-maladie, non seulement par la baisse du nombre de médicaments consommés mais aussi par la diminution des hospitalisations, « chiffrables en centaines de millions d'euros ».
Pour continuer dans cette voie, le collectif demande à l'État de fixer un objectif de réduction des décès et hospitalisations dus au mauvais usage du médicament à 5 ans, de créer un observatoire du bon usage qui pourrait être piloté par la DREES, et de relancer les campagnes d'information grand public. Il réclame un renforcement de la formation de tous les professionnels de santé, de la coopération médecins-pharmaciens et une sensibilisation des jeunes à travers le service sanitaire. Il préconise d'améliorer la détection des interactions de tous les LAP (logiciels d'aide à la prescription), un meilleur partage des données patients entre professionnels de santé via le dossier médical partagé et les messageries sécurisées. Enfin, un numéro vert dédié aux médecins et pharmaciens leur permettrait de contacter un référent médicament dans les situations complexes.
* ADMR, le Collectif (issu de la commission prospective de Federgy), CompuGroupMedical, Conférence nationale des URPS pharmaciens libéraux, Conseil national professionnel de gériatrie, Confédération des syndicats médicaux français, Fédération des syndicats pharmaceutiques de France, Klesia, Korian, LEEM, Malakoff Médéric, Ordre des masseurs-kinésithérapeutes, Ordre national des infirmiers, Société française de gériatrie et gérontologie, Teva Santé, Union des syndicats de pharmaciens d'officine, UTIP Association, Vidal France.
Dans les Alpes-Maritimes
Dépistage du VIH : une expérimentation à l’officine
Marché de l’emploi post-Covid
Métiers de l’officine : anatomie d’une pénurie
Près de 45 fois plus de cas en 2023
Rougeole : l’OMS appelle à intensifier la vaccination en Europe
Pharmacien prescripteur
Après les vaccins, les antibiotiques