Plusieurs voix s'élèvent du côté des pharmaciens pour demander un élargissement de la population pouvant être vaccinée à l'officine. La question n'est pas clairement tranchée, répond Anne-Claire Amprou, directrice générale adjointe à la santé.
Le succès de la 2e année d'expérimentation de la vaccination contre la grippe en pharmacie ne se dément pas. Lors des 11es Rencontres de l'Union des syndicats de pharmaciens d'officine (USPO) qui se sont déroulées hier au ministère de la Santé, Anne-Claire Amprou, directrice générale adjointe à la santé, applaudit la réussite de l'expérimentation. Elle rappelle toutefois que le chemin est encore long à parcourir pour atteindre les 75 % de vaccination de la population cible, comme recommandé par l'Organisation mondiale de la santé (OMS), la France approchant tout juste les 45 %. Surtout, elle insiste sur le calendrier serré pour mettre en place la généralisation de la vaccination antigrippale à l'officine actée dans la loi de financement de la Sécurité sociale (LFSS) pour 2019. « Au moins quatre textes sont attendus, à commencer par un décret en conseil d'État pour préciser les modalités de mise en œuvre de cette nouvelle compétence vaccinale. Nous réfléchissons notamment à simplifier l'actuelle autorisation des pharmacies à vacciner par les agences régionales de santé par une simple déclaration. Mais rien n'est tranché. »
Trois arrêtés sont également nécessaires. L'un doit intervenir après l'avis de la Haute Autorité de santé (HAS), espéré avant fin mars, concernant la population pouvant être vaccinée. « Va-t-on rester dans la cible ? Je dirais possiblement oui mais la question n'est pas claire à ce stade. Si on sort de la cible, il y a des questions à régler quant au prix de l'acte et à la problématique de l'approvisionnement de vaccins. Tout ce qui peut faciliter la vaccination va dans le bon sens, mais il faut voir si on est capable d'élargir tout de suite ou pas. » Un autre arrêté doit fixer le cahier des charges et les objectifs pédagogiques de la formation des pharmaciens à la vaccination, formation qui pourrait être allégée en termes d'obligation présentielle. Enfin, un dernier arrêté doit fixer les modalités de prise en charge par l'assurance-maladie. Celui-ci est dépendant des négociations conventionnelles qui ont commencé le 24 janvier dernier.
« Ce programme de travail doit aboutir avant la fin du 1er trimestre, ajoute Anne-Claire Amprou. Nous sommes dans l'objectif de simplification de la vaccination pour aboutir à une hausse de la couverture vaccinale, au moins de la population cible. Parce que, rappelons-le, la grippe tue chaque année ! »
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