Ce lundi 2 octobre marque le début d'une nouvelle campagne de vaccination contre le Covid-19. Si la surveillance du virus a été considérablement allégée, un rebond épidémique est bien observé ces dernières semaines comme en attestent les indicateurs encore disponibles.
Cette nouvelle campagne de vaccination contre le Covid cible essentiellement les plus de 65 ans, les personnes fragiles, atteintes de comorbidités, les femmes enceintes, les résidents d'Ehpad, ou encore les personnes vivant au contact de personnes fragiles. Les professionnels de santé et personnels des secteurs sanitaire et médico-social sont également incités à se voir administrer un rappel. Si cette campagne s'adresse donc en priorité à certaines catégories de personnes, tous les patients éligibles peuvent bien bénéficier d'un rappel pris en charge, à condition de respecter un délai de six mois après sa dernière injection ou infection au Covid (trois mois pour les personnes immunodéprimées). « Il y a suffisamment de vaccins disponibles pour toutes les personnes qui souhaitent être vaccinées », a assuré Brigitte Autran, présidente du Comité de veille et d'anticipation des risques sanitaires (COVARS), ce 2 octobre.
En raison de la situation épidémique, avec une hausse des cas de Covid observée depuis l'été, la campagne, qui devait initialement commencer le 17 octobre, a été avancée de deux semaines. « Le virus circule, chacun de nous peut voir des cas autour de lui. L'épidémie, elle est là », déclarait mi-septembre le ministre de la Santé, Aurélien Rousseau, pour justifier ce changement de calendrier. « La date de lancement de la campagne a été avancée car les variants que l'on observe en ce moment ont circulé plus vite que ce que l'on avait anticipé. Il était donc nécessaire de prendre cette décision pour protéger les plus fragiles », ajoute Brigitte Autran.
À l’heure actuelle il est impossible d'évaluer la situation épidémique avec autant de précision que le passé, l'outil Si-DEP n'étant plus utilisé. Néanmoins, « nous avons une vision assez claire de la circulation du virus », rassure Bruno Lina, virologue et directeur du CNR des virus des infections respiratoires. « En septembre, on a constaté que le nombre de cas était plus important chez les enfants. Désormais, une bascule s'opère vers les patients plus fragiles. Le taux d'incidence augmente chez les personnes âgées dans certaines régions. Il est impossible de prédire son ampleur aujourd'hui, mais il faut s'attendre à une reprise épidémique cet hiver », alerte le Pr Lina.
Comme le souligne le ministère de la Santé, citant un récent avis de la Haute Autorité de la santé (HAS), « l’administration d’une dose de vaccin renouvelée chaque année offre une protection supplémentaire de 86 % contre les décès par rapport à l’absence d’injection annuelle ». De plus, « les personnes ayant reçu une dose de vaccin contre le Covid-19 pourront se faire vacciner contre la grippe à partir du 17 octobre, sans délai à respecter entre les deux injections. Il sera également possible de recevoir les deux vaccins le même jour », rappelle le ministère. À noter que la direction générale de la santé (DGS) a tout de même accepté que les pharmaciens et les autres professionnels de santé concernés puissent vacciner leurs patients contre les deux maladies dès le 2 octobre, mais uniquement dans des situations bien spécifiques, au cas par cas.
Pour cette nouvelle campagne, les vaccins à ARN messager (ARNm), adaptés au variant XXB.1.5 (sous-variant d'Omicron) sont préconisés en première intention, quel que soit le vaccin administré précédemment. Ils devraient être plus efficaces contre les différents variants circulant le plus actuellement, notamment EG.5.1. Le gouvernement a par ailleurs réactivé la fréquence hebdomadaire de son portail de commande dédié aux vaccins Covid du stock État sur lequel les pharmaciens passent commande pour eux-mêmes et pour les autres professionnels de santé. Celui-ci est ouvert les lundis et mardis pour une livraison sous 10 jours, entre le jeudi et le vendredi de la semaine suivante.
Dans les Alpes-Maritimes
Dépistage du VIH : une expérimentation à l’officine
Marché de l’emploi post-Covid
Métiers de l’officine : anatomie d’une pénurie
Près de 45 fois plus de cas en 2023
Rougeole : l’OMS appelle à intensifier la vaccination en Europe
Pharmacien prescripteur
Après les vaccins, les antibiotiques