Rendre compte du niveau d'engagement, ou des raisons de l'abstention des pharmaciens vis-à-vis des nouvelles missions, tel était l'objectif de l'enquête Call Medi Call (CMC) pour « Le Quotidien du pharmacien », présentée en préambule de la table ronde consacrée au sujet lors de la 24e Journée de l'économie de l'officine*.
Êtes-vous déjà engagé, ou comptez-vous le faire prochainement, dans une nouvelle mission ? À cette première question, les participants ont répondu par un « oui » massif. À en croire les chiffres, on observe en effet que cette nouvelle façon d’exercer a clairement intégré les habitudes des officines. Pratiquement 3 pharmaciens sur 4 (74 %), déclarent ainsi mettre en œuvre une nouvelle mission, ou promettent de s’y engager bientôt. Les enquêteurs de Call Medi Call ont également questionné les pharmaciens sur la nature des missions à développer « prioritairement ». Sans surprise, avec 38 % des réponses, les tests et autres dépistages (cancer colorectal, grippe, Covid, angine, diabète…), ainsi que la vaccination (25 %), arrivent en tête des choix. À noter, la téléconsultation et le télésoin motivent tout de même 11 % des répondants.
Manque de temps et de personnel
Quant à penser que les nouvelles missions sont le nouvel Eldorado de l'économie officinale, les pharmaciens balancent. En effet, tandis que 45 % se disent confiants dans la capacité de ces nouvelles rémunérations à doper leur bilan, 39 % restent sceptiques et 16 % ne se prononcent pas…
Un autre résultat issu de l’enquête menée par CMC - sans doute le plus intéressant - révèle les raisons avancées par les pharmaciens pas encore engagés dans une nouvelle mission. En tête des arguments avancés on trouve : le manque de temps (67 %), le manque de personnel (43 %) et le manque de place (19 %). La trop faible rémunération qui leur est associée (6 %) et la complexité de leur mise en œuvre (6 %) sont également, bien que moins significativement, invoquées. Enfin, lorsqu'on interroge les officinaux sur l'aide que pourraient apporter les outils numériques agrégés dans « Mon Espace Santé » à la réalisation des nouvelles missions, leur réponse est plutôt mitigée. Seulement 1 pharmacien sur 4 (26 %) estime que ces derniers sont adaptés à la mise en œuvre des nouvelles missions. Et près de la moitié d'entre eux (47 %) ne sait se prononcer sur la question. Les éditeurs d'applications numériques en santé semblent avoir encore du pain sur la planche.
* Enquête menée du 30 juin au 1er septembre 2023 sur un échantillon de 1 026 pharmacies représentatives de la population globale.
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