L’expérimentation de « Suivi à domicile des patients sous anticancéreux oraux », dite Onco’link, qui devait s’arrêter au 31 octobre, sera reconduite pour 18 mois avant d’être généralisée, selon une communication du ministère de la Santé.
Le Comité technique de l’innovation en santé (CTIS) et le Conseil stratégique de l’innovation en santé (CSIS) ont rendu un avis favorable à la généralisation de l’expérimentation « Suivi à domicile des patients sous anticancéreux oraux », dite Onco’link, à l’échelle nationale, avec un financement pérenne. Cette expérimentation – lancée en 2020 dans le cadre du dispositif d’innovation en santé « article 51 » et qui devait prendre fin au 31 octobre 2025 – a pour objectif d’améliorer la coordination entre oncologues hospitaliers et pharmaciens de ville pour le suivi des patients traités par thérapies orales anticancéreuses.
Cette décision de généraliser l’expérimentation confirme la valeur ajoutée d’un suivi partagé entre professionnels de santé de ville et d’hôpital, au bénéfice direct des patients atteints de cancer. « Un arrêté ouvrant une “période transitoire” de 18 mois paraîtra dans les prochains jours au Journal officiel. Cette période sera mise à profit pour les travaux juridiques et techniques nécessaires à la transposition en droit commun », indique le ministère de la Santé dans un communiqué.
L’avis favorable à la généralisation de l’expérimentation s’appuie sur les résultats d’études soulignant l’intérêt d’Onco’link pour les patients et les professionnels de ville, ainsi que l’efficience induite pour le système de santé. En effet, après trois années de déploiement, Onco’link permet d’obtenir une meilleure observance et une meilleure persistance du traitement initié chez les patients suivis, ainsi qu’une amélioration de leur confort de vie, grâce à un suivi régulier, une écoute renforcée et une meilleure gestion des effets indésirables. Le pharmacien d’officine, lui, confirme son positionnement d’acteur majeur du parcours de soins en cancérologie, et le suivi Onco’link crée un cadre propice à la pratique des entretiens pharmaceutiques. Enfin, Onco’link consolide l’organisation hospitalière et simplifie la coordination entre les équipes hospitalières et les officines.
Rappelons que les patients atteints de cancers solides ou hématologiques, traités par anticancéreux oral seul ou en association avec un traitement injectable (hors hormonothérapie en situation adjuvante), sont éligibles à ce programme. Les établissements expérimentateurs comportent 40 sites répartis dans une douzaine de régions françaises, avec plus de 13 000 patients inclus, âgés en moyenne de 70 ans, et une prédominance du cancer du sein (43 % des patients). Les établissements de santé ont réussi à mobiliser les pharmaciens pour 72 % des patients inclus. Au total, 2 719 pharmaciens étaient impliqués dans les parcours Onco’link (chiffres de décembre 2023). Le parcours protocolisé fait l’objet d’une rémunération au forfait, avec trois séquences distinctes permettant le retrait progressif de l’équipe hospitalière, le forfait pour le pharmacien étant compris entre 40 et 80 euros selon les séquences.
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