Samedi 12 mars, un pharmacien a été agressé au cutter par un usager de drogue, devant une officine proche de la Porte de la Villette. Aux alentours, les confrères dénoncent une situation catastrophique et un abandon des pouvoirs publics.
C'est devant la Pharmacie Centrale de la Villette, samedi matin, que l'agression s'est déroulée. Un des pharmaciens adjoints s'est fait poignarder dans le dos par un toxicomane armé d'un cutter, auquel il avait refusé de donner de l'argent. Bilan : 7 points de suture, mais les conséquences auraient pu être bien pires. Une énième agression dénoncée par les associations de riverains et les pharmaciens des environs, alors que l'insécurité règne sans partage depuis l'arrivée, il y a quelques mois, de plusieurs dizaines de consommateurs de crack, de la cocaïne sous forme de cristaux que l’on peut fumer.
Car cette tentative de meurtre, bien qu'exceptionnelle par sa nature, n'est que la partie émergée de l'iceberg. « Généralement, nous faisons face à une mendicité très insistante et énormément de vols, pour tout et pour rien », raconte un pharmacien adjoint de la Pharmacie Centrale, qui y travaille depuis plusieurs années et a vu la situation empirer à toute vitesse. « Depuis l'arrivée de ces usagers de drogue, c’est la catastrophe. L'insécurité a énormément augmenté, les patients n'osent plus venir. Or nous sommes ouverts 24 heures sur 24 : la nuit, le quartier n'est plus sûr et, résultat, l'affluence a fortement diminué », constate-t-il.
Pour l'adjoint, il est primordial que ces personnes partent : « Cette situation n'est pas tenable sur le long terme, surtout pour une pharmacie. Nous sommes là pour aider la population, et ces nouveaux venus nous en empêchent. Pire, les patients se mettent en danger s'ils viennent chez nous ! », déplore-t-il.
Malgré de nombreux appels à l'aide, les pouvoirs publics ne semblent pas vouloir agir, selon l'adjoint d'une autre pharmacie installée Porte de la Villette, à quelques dizaines de mètres : « Nous essayons d’alerter la police, mais elle ne vient pas toujours. Les policiers font plus de rondes, mais on ne voit pas vraiment le résultat, ils n'arrivent pas à gérer cette masse de personnes. » La situation, pourtant, est urgente. « Nous rencontrons des problèmes tous les jours, certaines collègues ont été agressées sexuellement, plus personne n’ose sortir en pause déjeuner ! », alerte-t-il, espérant que le ministre de la Santé se saisisse du problème avant qu'un drame ne survienne.
De façon plus générale, l'Ordre des pharmaciens a constaté l'année dernière une hausse des agressions (+73 %) et des violences envers les pharmaciens, notamment lors du contexte sanitaire particulier de l'épidémie. L'instance a également publié une liste des actions à effectuer en cas d'agression et les démarches à suivre pour la déclarer.
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