Victime de la baisse du nombre de médecins généralistes en ville et du pouvoir d’achat ainsi que des travaux de voirie, la pharmacie Avéjan (anciennement pharmacie Santorin) à Alès dans le Gard, a été placée en liquidation judiciaire par le tribunal de commerce de Nîmes.
Tout semblait réuni pour sa réussite : située en plein centre-ville d'Alès (Gard) entre deux rues très fréquentées, la pharmacie d'Avéjan a pourtant été placée en liquidation judiciaire cet été, comme l’annonce le « Midi Libre ». Actuellement fermée, elle devrait rouvrir jusqu’au 10 octobre 2024, afin de permettre à son titulaire de la revendre.
Malgré son emplacement de choix et ses cinq employés, l’officine n’aurait pas résisté à la diminution drastique du nombre de médecins généralistes à Alès et à la baisse du pouvoir d’achat de la population. Les travaux de voirie, qui ont perturbé de manière durable la circulation ainsi que le stationnement des clients, ont également eu un impact.
Cette situation n’est pas sans rappeler celle de la pharmacie Chapelle, située dans la même ville. En plus de la pénurie de médecins, cette officine a été pénalisée par divers chantiers de rénovation massifs dans son quartier, qui ont entraîné le déplacement de la population et la fermeture de nombreux commerces. Fin 2022, sa titulaire avait même attaqué la mairie de la ville, la considérant responsable d'un manque à gagner estimé à près d'un million d'euros, avant de demander une autorisation de transfert de son officine. « Cette dernière m’a été refusée », raconte la titulaire au « Quotidien du pharmacien ». Le destin de la pharmacie Avéjan ne la surprend pas. « Beaucoup de médecins généralistes sont partis, et les travaux ont sonné le glas de nombreux magasins en ville, ce qui rend les quartiers moins attrayants pour la patientèle », constate-t-elle.
Un rappel amer des difficultés grandissantes du réseau officinal, qui a perdu 276 officines en 2023, et qui devrait en perdre encore plus cette année, selon le président du Syndicat des pharmaciens du Gard (FSPF) Éric José : « Cette précarité est multifactorielle, avec les augmentations importantes des frais de personnel, de l’énergie et la baisse des prescriptions. Ce délitement du maillage était un motif majeur de la mobilisation du 30 mai. »
Malheureusement, depuis, « aucune politique durable et globale n’a été lancée. Seules quelques initiatives régionales ont lieu, et ce ne sera pas suffisant », déplore-t-il.
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