Selon un sondage mené par l'Union des syndicats de pharmaciens d'officine, auquel ont répondu près de 2 000 pharmaciens à la date du 1er juillet, les ventes d'autotests en officine ne décollent pas, bien au contraire.
Près de la moitié des répondants observent même une diminution des ventes ces dernières semaines et seulement 11 % ont vu leurs ventes augmenter (les chiffres sont stables pour les 40 % restants). Selon les chiffres d'IQVIA, un peu plus de 2 158 000 autotests ont été vendus en officine depuis le mois d'avril, soit environ 400 000 boîtes de 5 autotests. Cet été, l'usage des autotests va peut-être s'accélérer mais uniquement parce que le gouvernement a prévu d'en distribuer gratuitement 7,5 millions, notamment dans les lieux de vacances. Selon Pierre-Olivier Variot, président de l'USPO, l'exécutif envisagerait également une autre piste pour favoriser le recours à ces tests rapides : permettre aux entreprises d'en commander directement pour les remettre à leurs salariés. S'il n'est pas opposé à cette mesure, Pierre-Olivier Variot a voulu rappeler au ministère de la Santé qu'il était en revanche hors de question de voir la GMS revenir à la charge. « Comme le montre notre sondage, 96 % des pharmaciens estiment que l'accompagnement du patient est nécessaire concernant l'utilisation des autotests. Ce n'est pas un prélèvement qui est très simple à réaliser comme certains peuvent le penser », estime-t-il.
Inscriptions laborieuses
Autre raison qui justifie de confier la vente des autotests aux seuls pharmaciens selon l'USPO, le fait que de nombreux patients cherchent à acheter des autotests alors qu'ils ne sont pas éligibles. « 71 % des officinaux ont reçu des patients symptomatiques ou cas contact qui voulaient des autotests alors qu'ils ne doivent pas y avoir recours vu qu'ils sont réservés aux personnes asymptomatiques. Dans 95 % des cas, les officinaux ont refusé de leur en vendre et les ont redirigés vers des tests antigéniques », précise le président de l'USPO. Un conseil que les patients ne recevraient évidemment pas dans un hypermarché.
Autres enseignements du sondage de l'USPO, ce sont les 30-49 ans sont les plus gros consommateurs d'autotests (81 % des ventes sur cette tranche d'âge), loin devant les 15-29 ans (11 %) et les 50-65 ans (8 %). Deux tiers des pharmaciens déclarent également ne jamais avoir dispensé d'autotests aux accueillants et salariés familiaux qui, eux, peuvent être remboursés. Par ailleurs, l'usage itératif des autotests, pourtant préconisés par les autorités sanitaires, n'est pas vraiment entré dans les mœurs. 81 % des patients déclarent en effet les utiliser de manière ponctuelle. Désormais facilitée par le lancement de la plateforme monautotest.gouv.fr, l'inscription des résultats obtenus grâce aux autotests est, elle, toujours aussi laborieuse. « On voit bien que de nombreux patients ne veulent pas que leurs résultats soient inscrits », confirme Pierre-Olivier Variot.
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