Dans une lettre adressée au grand public diffusée le 27 juin, le COVARS a tenu à rappeler les conséquences de décisions politiques défendues par certains candidats aux législatives en matière de santé et d’environnement. AME, collaboration internationale et diffusion de fake news sont visées.
À deux jours du premier tour des élections législatives anticipées, les membres du Comité de veille et d’anticipation des risques sanitaires (COVARS) ont publiquement pris la parole pour mettre en garde contre les risques sanitaires de certaines « intentions politiques », dans une lettre publique diffusée le 27 juin. Sans jamais nommer de candidat ni parti ou groupe politique, ce comité (ayant pour mission reconnue d’émettre des avis sur la prévention des crises sanitaires) défend l’accès aux soins pour tous, le travail de recherche et de surveillance internationale, la protection environnementale et la lutte contre les fausses informations, arguments à l’appui. « Les politiques sanitaires et environnementales doivent être gouvernées sur des bases médicales et scientifiques respectant les principes fondamentaux d’intégrité et d’éthique », insiste le COVARS.
Inquiet sur le devenir de l’Aide médicale de l’État (AME), le COVARS rappelle ce que le corps médical et plusieurs associations ont déjà affirmé : « Certaines exclusions du système de soin sont non seulement néfastes pour les populations exclues mais peuvent également se révéler coûteuses et désorganisatrices pour le système de santé français (…) La réduction drastique du périmètre de l’AME, voire sa suppression, pourrait paradoxalement accentuer les difficultés du système de santé français : des retards de l’accès au diagnostic et aux traitements, notamment de maladies transmissibles, pourraient amener à transférer des pathologies normalement traitées à moindre coût en médecine de ville, vers une prise en charge hospitalière, plus coûteuse, et surcharger inutilement les hôpitaux publics déjà en grande difficulté. » D’autant que le budget de l’AME représente moins de 0,5 % des dépenses totales de santé.
Autre enjeu important, la collaboration internationale en matière de surveillance épidémiologique et de lutte contre les épidémies car « les risques sanitaires n’ont pas de frontière ». C’est en maintenant « ses collaborations européennes et internationales, en particulier avec les pays d’où peuvent émerger ces nouveaux risques et où sont menées des recherches sur ces risques », que la France garde les moyens de se préparer et de faire face aux risques sanitaires, explique le COVARS. Il est également important de rester ouvert aux programmes de recherche internationaux et de maintenir la libre circulation des chercheurs et des idées. Tout comme il est essentiel de protéger l’environnement et de lutter contre les pollutions dans la logique « Une seule santé ».
Éviter le repli sur soi, donc, et prendre les décisions politiques sur des données scientifiques est impératif. « La propagation et l’utilisation d’informations fausses ou invérifiables sur la santé et la science sont une menace croissante pour les sociétés », prévient le COVARS qui insiste sur « l’éducation de tous, y compris des décideurs ».
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