L’épidémie de coqueluche entraîne une augmentation de la consommation de clarithromycine orale en Europe. Résultats : la pénurie est proche et les règles de prescription et de délivrance s’adaptent. L’ANSM incite aussi à la dispensation à l’unité.
Parce que les stocks de clarithromycine orale sont dans le rouge, l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) restreint, dans une communication du 24 octobre, ses usages et limite les prescriptions à certaines infections « en respectant les posologies et les durées de traitement requises ».
En pratique pour l’officinal, en plus d’une distribution fractionnée en ville et à l’hôpital, l’ANSM recommande de délivrer autant que possible les spécialités dans les conditionnements adaptés à la durée de traitement. Ce qui peut « relever de la dispensation à l’unité », explique l’agence, qui ouvre ainsi la porte au découpage des boîtes « en cas de difficultés à disposer de conditionnements adaptés à la prescription ».
L’Agence rappelle aussi la place de la clarithromycine dans « les indications qui le nécessitent », ainsi que les alternatives à proposer.
Coqueluche
Pour le traitement de la coqueluche, l’ordonnance doit porter la mention : « En cas d’indisponibilité de clarithromycine, un traitement par azithromycine peut être délivré », l’azithromycine étant l’autre traitement de première intention dans le traitement de la coqueluche. Dans ce cas, l’ordonnance doit clairement mentionner la posologie et la durée de traitement de la clarithromycine (7 jours) et préciser la posologie et la durée de traitement de l’azithromycine (3 jours).
De plus, en cas de coqueluche confirmée, l’antibioprophylaxie n’est pas systématique pour les personnes contact, mais limitée « strictement » :
- Aux personnes à haut risque de forme grave de coqueluche (nourrissons de moins de 6 mois quelles que soient les vaccinations de la mère ou de l’enfant ; nourrissons de 6 à 11 mois avec moins de 2 doses ou dont la deuxième dose date de moins de 2 semaines) et aux personnes à leur contact proche (partageant le même domicile ou les prenant en charge, …) ;
- Aux personnes à risque de forme grave de coqueluche (maladie respiratoire chronique, obésité ou déficit immunitaire ; personnes âgées de plus de 80 ans).
En cas de contre-indication aux macrolides, il est possible dans cette dernière indication de recourir au cotrimoxazole (sulfaméthoxazole-triméthoprime).
Angine à streptocoque
Les angines aiguës à streptocoque doivent être confirmées par un test rapide d’orientation diagnostic (TROD) positif. Dans ce cas, l’antibiotique de première intention est l’amoxicilline, rappelle l’ANSM, ou le cefpodoxime proxetil (adulte, enfant) ou le céfuroxime axetil (adulte) si allergie documentée aux pénicillines sans contre-indication aux céphalosporines. La clarithromycine est recommandée seulement en cas de contre-indication aux bêtalactamines. L’azithromycine est exclue des recommandations.
Infection à mycoplasmes
Elle est souvent résolutive sans recours à l’antibiothérapie. En présence de signes de gravité, clarithromycine et azithromycine sont recommandées en première intention. En cas de difficultés d’approvisionnement, le médecin peut remplacer par la spiramycine ou la roxithromycine.
Traitements longs
Pour les traitements de longue durée requis pour les infections à Helicobacter pilori ou les infections à mycobactéries non tuberculeuses, un changement de traitement (azithromycine) est à évaluer avec le médecin en cas d’indisponibilité de la clarithromycine.
Si la demande de clarithromycine augmente, c’est en raison de l’épidémie de coqueluche qui sévit actuellement en Europe, sur fond d’épidémie d’infections à Mycoplasma pneumoniae en cours depuis l’hiver dernier. Les capacités de productions des industries sont à la peine. L’ANSM rappelle aussi dans son communiqué l’importance de la vaccination et du respect des mesures barrières.
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