Pharmacien à Grasse, Alexandre Dollet y développe son laboratoire d’Aloe Vera, mais il est aussi sapeur-pompier et moniteur de secourisme. Il connaît bien l’affolement qui peut s’emparer d’un témoin, même plein de bonne volonté, devant une situation d’urgence, à l’image d’un arrêt cardiaque. Son expérience et ses gardes hebdomadaires à la caserne lui ont donné, à l’inverse, cette assurance qui permet de faire face à tout imprévu. En outre, il organise des sessions de secourisme en présentiel et en ligne (1) à l’intention de ses confrères, et en a donné un exemple lors d’un atelier présenté durant le Congrès des pharmaciens à Deauville, les 8 et 9 juin. « Avant tout, énonce-t-il, la plupart des gens ne savent pas donner l’alerte de manière claire et précise », et ignorent que le numéro d’appel à privilégier est le 112, plutôt que les classiques 15, 17 ou 18, même si ceux-ci fonctionnent toujours.
Maillon principal de l’intervention
Comme toutes les disciplines, poursuit-il, le secourisme et ses techniques évoluent : « oubliez le pouls et le bouche-à-bouche face à une personne inconsciente, et concentrez-vous sur ce qui est vraiment important, à savoir, si elle est en arrêt cardio-respiratoire, un massage cardiaque à mener avec ou sans défibrillateur »… à condition aussi de savoir utiliser ce dernier. Mêlant le geste à la parole, Alexandre Dollet a montré, sur des mannequins d’adultes puis d’enfants, comment placer correctement ses paumes de mains sur le sternum du patient pour un massage efficace, puis comment brancher le défibrillateur mais aussi comment s’organiser selon que l’on est seul ou non, et que les secours sont imminents ou pas.
La croix verte de l’officine reste un point de ralliement pour des personnes paniquées par une urgence
Dans tous les cas, rappelle-t-il, « vous êtes le maillon principal de l’intervention, tant que les secours ne sont pas arrivés ». À l’issue de la démonstration, plusieurs participants ont pris conscience que leurs souvenirs de secourisme étaient flous et imprécis, et qu’une mise à jour serait des plus utiles. De plus, ajoute le pharmacien, la croix verte de l’officine reste un « point de ralliement » pour des personnes paniquées par une urgence, et les pharmaciens sont tenus de pouvoir y répondre, même s’ils n’ont pas d’« obligation de résultat » dans ce domaine. En effet, en fonction de la loi dite du samaritain, ils doivent apporter leur aide, mais ne peuvent être poursuivis en cas de complication ou de décès causé par un geste inapproprié.
Une formation obligatoire
Rappelons par ailleurs que le second cycle des études pharmaceutiques comprend, depuis 2003, une formation obligatoire aux soins d’urgence, et que les officinaux sont tenus depuis 2006 d’en avoir suivi une, souvent proposée dans le cadre de leur Développement professionnel continu (DPC). L’atelier a également permis de revenir sur la question des défibrillateurs et de leurs emplacements : quelques pharmaciens ont rapporté avoir été approchés par des commerciaux leur proposant d’en installer un dans leur officine. « Une suggestion inappropriée », s’insurge M. Dollet, car un défibrillateur doit pouvoir, par principe, être accessible 24 heures sur 24, ce qui n’est pas le cas d’une pharmacie. « Si vous voulez faire installer un défibrillateur, installez-le à l’extérieur de l’officine, dans un endroit accessible et éclairé, sinon ça ne sert à rien », a-t-il rappelé, soulignant aussi que cet équipement doit être régulièrement contrôlé et entretenu.
(1) Les formations en ligne au secourisme proposées par Alexandre Dollet sont accessibles via le site partenaire https://quiz-coach.com et peuvent être prises en charge à 100 % dans le cadre des programmes de Développement professionnel continu (DPC).
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