Le Quotidien du pharmacien.- Comment un syndicat de pharmaciens titulaires perçoit-il l'apparition de ces nouveaux métiers de l'officine ?
Élise Palfray.- L'arrivée de ces nouveaux métiers est perçue positivement par les titulaires, les adjoints et les préparateurs. Ces nouveaux professionnels, qui vont prendre en charge la logistique dans le back-office, répondre au téléphone, gérer les commandes ou les rejets, vont leur permettre de dégager du temps pour réaliser les nouvelles missions, les actions de prévention, les entretiens pharmaceutiques, les protocoles de coopération… et bien entendu leur métier de dispensation du médicament et d’accompagnement du patient au comptoir. Les pharmaciens adjoints vont également disposer de plus de temps pour seconder le titulaire et s'engager dans la qualité et le management. Grâce à cette évolution, nous allons pouvoir à nouveau mettre en avant notre diplôme. Ce qui n'est pas anodin à l'heure où notre métier de pharmacien manque d'attractivité. Et que notre profession souffre de pénurie de collaborateurs. Si ces nouveaux profils sont titulaires du baccalauréat ils pourront candidater par la suite au diplôme du DEUST. Ce sera, par ailleurs, plus motivant pour les stagiaires de première et de seconde années de leur montrer que notre profession prend un nouveau virage.
L'arrivée de ces salariés à l'officine va-t-elle modifier de nouveaux modes opératoires en ressources humaines et, de manière plus globale, le management ?
Cela va dépendre du profil du titulaire et de l'officine. Ceux qui auront réfléchi en amont auront déjà pensé à structurer l'équipe différemment, créé des fiches de postes correspondant à ces nouveaux profils par exemple. Je pense que cela dépend vraiment de l'officine et de l’équipe, si elle est prête à accueillir des nouveaux profils…
Toutes les typologies de pharmacie peuvent-elles être concernées par ces recrutements ?
Dans les pharmacies plus importantes, forcément, le travail et les postes peuvent facilement se répartir. Mais je pense que ces nouveaux métiers peuvent très bien s'intégrer aussi à des petites officines d'un chiffre d'affaires inférieur à 1,3 million d'euros et qui n'ont donc pas l'obligation d'engager un adjoint. Ces nouveaux métiers pourront donc être tout à fait précieux pour seconder l’équipe. À condition bien sûr de veiller à ce qu'ils ne soient pas affectés à la dispensation mais bien au back-office. De plus, ces métiers peuvent sans aucun doute s'intégrer de manière souple dans le rythme quotidien ou hebdomadaire d'une officine. Certains d'entre eux peuvent ainsi être embauchés à temps partiel, ou en horaires décalés par rapport au reste de l'équipe. Ces profils non scientifiques peuvent être aussi une manière de gratifier par une formation un salarié employé depuis plusieurs années à l'officine, je pense au nouveau diplôme de logisticien en pharmacie.
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