Le Conseil national de l’Ordre des pharmaciens (CNOP) a dévoilé son panorama de la démographie des pharmaciens pour l’année 2023. Des chiffres qui font état d’une légère diminution du nombre de titulaires mais qui confirment surtout que la baisse du nombre d’officines se poursuit.
En 2023, 74 219 pharmaciens étaient inscrits au tableau de l’Ordre, un chiffre quasiment stable par rapport à 2022 (+0,6 %). Parmi eux, les trois quarts exercent en officine, dont 24 596 titulaires. Ces derniers représentant environ 33 % des pharmaciens inscrits à l’Ordre. Si le nombre de titulaires n’est qu’en légère baisse par rapport à 2022 (-1,3 %), il faut tout de même noter que leur nombre a chuté de 10,7 % en dix ans. La moyenne d’âge des titulaires, elle, reste stable (46,2 ans) mais presque la moitié des d’entre eux ont 50 ans et plus aujourd’hui. Enfin, on compte 55,9 % de femmes en section A en 2023 contre 44,1 % d’hommes, alors qu’elles représentent 68 % des inscrits à l’Ordre toutes sections confondues.
L’enseignement majeur de ce panorama 2023 reste toutefois la confirmation de la baisse du nombre de pharmacies en France, qui est d’ailleurs équivalente à la réduction du nombre de titulaires (-1,3 %). Au 1er janvier 2024, on comptait en effet 19 887 officines en métropole, sous la barre symbolique des 20 000 (auxquelles s’ajoutent 615 officines en outre-mer). Le constat est encore plus frappant si l’on observe les chiffres sur les dix dernières années. Entre 2013 et 2023, le nombre d’officines a baissé de près de 10 %. Durant la dernière décennie, 2 028 pharmacies ont disparu du territoire.
L’année 2023 est d’ailleurs marquée par une augmentation de ce phénomène qui met en péril le maillage pharmaceutique. 248 établissements ont fermé l’an dernier contre seulement 211 en 2022, soit une hausse +17,5 % en un an. Comme le précise le CNOP, les fermetures définitives non indemnisées concernent 64,2 % du total, contre 45,3 % en 2022. La région Île-de-France compte le plus d’officines fermées en 2023 (56) suivie par Auvergne-Rhône-Alpes (34) et Bourgogne Franche-Comté (21). Sur les dix dernières années, les départements qui ont connu la plus forte réduction du nombre d’officines, en pourcentage d’évolution, sont l’Allier (-22 %), l’Ariège (-20 %), l’Yonne (-20 %), le Gers (-19 %) et la Corrèze (-18 %). Plus globalement, le nombre d’officines pour 100 000 habitants, lui, est passé de 34 en 2013 à 30 en 2023.
Alors que l’on attend encore la parution d’un décret qui permettra à des pharmacies situées dans des territoires fragiles de bénéficier d’aides financières, comme prévu par l’avenant économique à la convention pharmaceutique, le nombre d’officines va-t-il continuer à chuter dans les mois et années qui viennent ? « Nous ne pouvons pas répondre à cette question pour le moment, estime Bruno Maleine, président de la section A. Le maillage territorial se maintient mais mérite toute notre attention pour garantir une desserte optimale de la population en médicaments, tout spécialement sur les territoires en tension », ajoute-t-il. Selon des chiffres récemment communiqués par IQVIA, 165 fermetures d’officines ont été recensées au cours des quatre premiers mois de 2024, un chiffre à mettre en comparaison avec les 248 enregistrés sur toute l’année 2023. « Nous devons attirer les jeunes talents et fidéliser nos professionnels dans leur exercice pharmaceutique pour garantir notre présence auprès des patients, dans l’intérêt de la santé publique », synthétise la présidente du CNOP, Carine Wolf-Thal. Un objectif que l’Ordre espère atteindre en poursuivant son travail de sensibilisation auprès des plus jeunes, qui ignorent bien souvent la diversité du métier de pharmaciens. « Il faut valoriser les études de pharmacie, améliorer la lisibilité du parcours universitaire mais aussi faciliter les reconversions en cours de carrière et simplifier les démarches pour les pharmaciens étrangers qui veulent exercer en France », complète la présidente du CNOP.
Retrouvez notre dossier complet sur le panorama de la démographie des pharmaciens en 2023 dans notre édition du 27 juin.
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