Présent lors de cette deuxième réunion de travail (qui a succédé à celle sur la rémunération des TROD angine et cystite), le président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), Philippe Besset, a rappelé un élément qui ne souffrira d'aucune contestation : les patients sont encore très peu nombreux à connaître l'existence des BPM ou des différents entretiens que peut proposer le pharmacien. « Les officinaux répondent aux besoins des patients mais ne les suscitent pas, ce n'est pas notre manière de procéder », rappelle-t-il. Visiblement consciente de ce déficit de notoriété chez les patients, l'assurance-maladie « s'est engagée à mener une campagne de communication au cours du premier trimestre pour informer les Français sur leurs droits à avoir ces entretiens et bilans de médication », rapporte premièrement Philippe Besset.
D'autres leviers ont été proposés par les syndicats pour redonner un nouvel élan à ces dispositifs. Premier d'entre eux, « basculer vers un paiement séquencé des 60 euros des BPM et des autres entretiens, précise Philippe Besset. Il y a trois sessions pour avoir les 60 euros des BPM, l'idée c'est que la somme soit versée au rythme suivant : 25 % puis 25 % puis 50 %, donc 15 euros puis 15 euros puis 30 euros, pour valider un paiement à l'acte ». La troisième session de l'accompagnement serait mieux rémunérée pour inciter à aller au bout de la démarche. Une proposition qui n'est encore qu'une piste de réflexion à ce jour. Deuxième solution évoquée : mieux intégrer les entretiens au sein des logiciels métier. « Ils le sont déjà mais il faut le faire mieux », précise Philippe Besset.
Après avoir abordé la question des entretiens déjà existants, la question de ceux présents dans la convention et qui doivent se mettre en place prochainement a été posée. Avec, notamment, le sujet de l'entretien femmes enceintes. « Nous nous sommes mis d'accord sur le fait qu'il fallait communiquer en amont de la grossesse, indique le président de la FSPF. Lors des premiers de mois de grossesse, on ne sait pas qu'une femme est enceinte, or c'est justement durant les premières semaines qu'il est important de leur donner certaines informations, notamment celles relatives aux médicaments et leurs contre-indications. » L'avenant à la convention pharmaceutique prévoit également la mise en place d'un entretien court au comptoir sur la prévention de l'addiction aux opioïdes. Pour ce dernier, tout est sur les rails et il ne reste plus qu'à régler le montant de la rémunération.
D'autres entretiens pharmaceutiques sont également à l'étude, autour de l'insuffisance cardiaque et du diabète et « nous avons rappelé qu'il était important de parler de dépistage et pas uniquement d'entretien de suivi », insiste Philippe Besset. Enfin, les syndicats ont tenu à rappeler à l'assurance-maladie leur position concernant les entretiens d'aide au sevrage tabagique. Alors que la CNAM envisage toujours un déploiement très progressif, avec une expérimentation dans trois régions volontaires dans un premier temps, les représentants des pharmaciens jugent que cette méthode n'est pas la bonne. « Notre volonté c'est de les généraliser immédiatement », affirme Philippe Besset.
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