Premier chiffre marquant de cette enquête, plus de 63 % des étudiants en santé en situation de handicap (ESH) « craignaient que leur handicap entrave leur réussite scolaire ». De fait, le manque de moyens mis en place pour les aider constitue, pour eux, un véritable frein. Ainsi, seulement 70 % des ESH ont pu obtenir des aménagements d'examen et une proportion encore bien inférieure (environ 33 %) a bénéficié d’aménagements en stage. Par ailleurs, un tiers des ESH n’a jamais entendu parler des Services Handicap (SH) à l’université et les référents handicap sont encore beaucoup trop peu accessibles. « Il n’y avait qu’un seul référent handicap pour 700 étudiants », explique l’un des sondés, en racontant son expérience personnelle.
Plus grave encore, près d’un étudiant interrogé sur deux affirme avoir « subi des actes et/ou des comportements discriminatoires liés à sa situation de handicap lors des études dans l’enseignement supérieur ». L’enquête livre des témoignages édifiants d’étudiants qui ont entendu des propos tout simplement inacceptables durant leur cursus. « Vous ne réussirez jamais » a dit un enseignant hospitalo-universitaire à un ESH sollicité lors de l’enquête. Un autre étudiant, lui, s’est vu adresser la question suivante : « Vous êtes sûr que vous voulez continuer vos études ? Mais vous allez faire comment ? ». Des réflexions qui en disent long sur le niveau d’empathie de certains membres du corps enseignant. De plus, il est impossible de savoir précisément combien d’agissements ou propos discriminatoires touchent les ESH chaque année. En effet, près de 80 % d’entre eux déclarent ne pas avoir signalé les actes dont ils ont été victimes.
Au regard des résultats de cette enquête, les fédérations d’étudiants en santé ont rédigé une contribution sur le sujet et formulent plusieurs demandes visant à améliorer les conditions d’études de ces futurs professionnels de santé. « Nous demandons qu’à l’avenir les ESH de nos filières bénéficient pleinement de leurs droits et que des mesures concrètes en faveur de l’égalité des chances leur permettent de s’épanouir dans leurs études. » Des droits que certaines mesures pourraient aider à garantir, estiment les signataires. Ces derniers préconisent notamment « d'assurer la confidentialité de la situation de handicap des étudiants et étudiantes lors de leur sélection, notamment sur des plateformes telles que Parcoursup ou Mon Master », de mettre à disposition des « informations sur l’accessibilité des terrains de stage », de mieux financer certains dispositifs comme le celui du référent handicap ou encore d’appliquer « une tolérance zéro » à l’encontre de tous ceux qui auraient des comportements discriminatoires envers les étudiants en situation de handicap.
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