Le parcours spécifique « accès santé »
Première option pour les bacheliers : un parcours spécifique « accès santé » (PASS), intégrant une « mineure » dans une autre discipline (droit, biologie, langues…). Une « PACES bis » qui peut donner accès à une filière santé (ou MMOP pour médecine, maïeutique, odontologie et pharmacie) en deuxième année. Pour y prétendre, deux possibilités : obtenir des notes suffisantes en première année selon un seuil qui sera déterminé par les universités, ou bien passer par une sélection qui ne fera plus exclusivement appel aux QCM utilisés jusqu'alors. Les universités définiront elles-mêmes le mode de sélection (partiels, contrôle continu + partiels, épreuves orales) qu'elles souhaitent adopter. Avec le PASS, pas de redoublement possible et les étudiants qui auront validé leur année sans passer le cap de la sélection devront poursuivre leur cursus une année supplémentaire dans la « mineure » choisie, avant de pouvoir candidater pour une filière de santé une deuxième et dernière fois. Le PASS ne sera bien sûr proposé que par les universités disposant d'une faculté de santé.
La licence avec une option « accès santé »
Les nouvelles modalités d'accès aux études de santé, officialisées par deux décrets parus le 5 novembre au « Journal officiel », visent aussi à décloisonner les filières, à améliorer la réussite et l'orientation des étudiants, et surtout à permettre l'accès aux professions de santé à des profils plus diversifiés. La mise en place d'un second parcours, la licence avec une option « accès santé » (L.AS) est en grande partie pensée pour répondre à ce dernier objectif. Les lycéens pourront, via Parcoursup, s'inscrire en licence dans différentes disciplines et l'option « accès santé » leur ouvrira la possibilité (à la fin de la première, de la deuxième ou de la troisième année), de basculer dans la filière santé de leur choix, à condition bien sûr, de valider son année et d'éventuelles épreuves de sélection. La L.AS pourra être proposé́e par des universités n’ayant pas de faculté́ de santé́ afin de mieux répartir l’offre de formation dans tous les territoires. Par ailleurs, il sera également possible de candidater pour des études longues de santé après avoir suivi certaines formations courtes, comme un Institut de formation en soins infirmiers (IFSI). Le nombre de places par filière sera, lui, déterminé par les universités en lien avec les agences régionales de santé (ARS).
Une réforme pas totalement appliquée avant 2022 ?
Comme le prévoit la réforme, chaque parcours (PASS et L.AS) ne pourra « excéder 50 % du nombre total de places proposées » en deuxième année. Toutefois, des dispositions transitoires permettront aux universités qui le souhaitent de « privilégier » l'une des deux voies d'accès lors des deux prochaines rentrées en 2020 et en 2021. Un point qui a fait vivement réagir les syndicats d'étudiants en médecine (ANEMF), en kinésithérapie (FNEK) et en pharmacie (ANEPF), auteurs d'une tribune commune dans laquelle ils disent redouter que la réforme ne « s'étale sur des années et ne perde de vue ses objectifs ». Pour le président de l'ANEPF, Gauthier Davrainville-Simonato il est fondamental que « tous les acteurs impliqués soient réellement animés par l'envie de changer les pratiques passées. Il faut que le message soit clair et des textes flous risquent justement de le brouiller ». Durant les deux années à venir, les syndicats étudiants redoutent donc que certaines universités ne jouent pas totalement le jeu et laissent penser aux lycéens que les deux voies d'accès n'offrent pas les mêmes chances.
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