La formation de préparateurs a fait sa rentrée dans l’enseignement supérieur en septembre avec la mise en place du DEUST préparateur technicien en pharmacie. Un cursus déjà suivi en 2021-2022 par environ 1 700 apprentis préparateurs dans plus de dix facultés de pharmacie et qui est désormais généralisé à l’ensemble des universités (à l’exception de l'université de Lorraine).
Un nouveau diplôme qui ouvre les portes d’une licence (encore en cours d’élaboration), voire à d'autres voies puisque l’universitarisation permet un lien entre formation et recherche. Ce DEUST est ouvert à tous les titulaires du baccalauréat ou diplôme équivalent reconnu, sans limite d’âge. La sélection se fait sur dossier et la formation est en alternance avec un contrat d’apprentissage. Enfin, une voie de validation des acquis d’expérience (VAE) est ouverte aux préparateurs titulaires de l’ancienne formation (BP) qui le souhaitent, car les deux diplômes ouvrent l’accès à la profession sans distinction à ce jour. Après l’obtention du DEUST 1 et 2, le préparateur peut poursuivre ses études notamment par une licence pour une 3e année de spécialisation (préparateur en pharmacie hospitalière). Enfin, une évolution vers une licence 3 professionnelle est en cours en discussion avec les différents ministères concernés.
Si le DEUST est désormais une réalité, son prédécesseur n'a pas encore disparu pour le moment. La rentrée 2022-2023 est en effet celle de l'ultime promotion de préparateurs qui sortiront munis du Brevet professionnel (BP). Pour deux ans encore, cette formation cohabitera avec la filière DEUST. Un arrêté paru au « Journal officiel » du 11 novembre a, lui, entériné l’abrogation du brevet professionnel (BP) de préparateur en pharmacie. La dernière session d’examen de ce BP aura lieu en 2024, avec une session supplémentaire en 2025 pour les candidats qui se sont présentés à une session précédente. Ce qui signifie donc que les dernières entrées en formation de BP préparateurs en pharmacie ont eu lieu lors de la rentrée 2022.
Une profession qui a le sentiment d'être « invisible »
Réclamée de longue date par les préparateurs et par l'ensemble des acteurs de l'officine, l'introduction d'un diplôme universitaire doit maintenant permettre au métier de préparateur de pouvoir pleinement s'adapter aux évolutions du métier et notamment à l'arrivée des nouvelles missions. Le DEUST doit aussi permettre à la profession d'obtenir davantage de reconnaissance. Selon un sondage réalisé par l'Association nationale des préparateurs en pharmacie d'officine (ANPPO), « 82 % des préparateurs disent souffrir d'un manque de considération et plus de 90 % se sont sentis émotionnellement vidés pendant la crise du Covid ». Des préparateurs qui ont trop souvent le sentiment d'être « invisibles », de ne « pas être traités à leur juste valeur ». Comme le rappelle la présidente de l'ANPPO, Christine Julien, « les préparateurs sont cités dans le code de la santé publique, mais ne sont pas considérés comme une profession de santé, ni comme une profession paramédicale ». Preuve qu'il reste encore du chemin à accomplir avant que le métier de préparateur n'entre, lui, dans une nouvelle ère.
A la Une
Gel des prix sur le paracétamol pendant 2 ans : pourquoi, pour qui ?
Salon des maires
Trois axes d’action pour lutter contre les violences à l’officine
Médication familiale
Baisses des prescriptions : le conseil du pharmacien prend le relais
Caisse d’assurance vieillesse des pharmaciens
Retraite des pharmaciens : des réformes douloureuses mais nécessaires