Le FIF-PL pourrait fusionner avec le Fonds d’assurance formation des chefs d’entreprise artisanale et avec les Conseils de la formation des Chambres des métiers et de l’artisanat, selon un plan gouvernemental. Ce qui signerait sa disparition, et nuirait aux besoins de formation des professionnels de santé libéraux, dénoncent 13 organisations représentatives des professions de santé au FIF-PL.
Le gouvernement envisage avant la fin de l’année 2021 de regrouper le FIF-PL (fonds interprofessionnel de formation des professions libérales) dans un premier temps avec le FAF-CEA (Fonds d’assurance formation des chefs d’entreprise artisanale) et les Conseils de la formation des CMA (Chambre des Métiers et de l’Artisanat), pour des motifs de simplification et de plus grande transparence.
Dans un communiqué, les 13 organisations représentatives des professions de santé au FIF-PL (dont la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France, FSPF) s’opposent fermement à ce projet. « Nous ne pouvons accepter cette mesure imposée, qui plus est, sans concertation ni réflexion sur une gouvernance équilibrée », s’insurgent les signataires qui feront « tout ce qui est en leur pouvoir pour s’opposer à une dilution de leur fonds formation dans un Fonds d'assurance formation (FAF) unique ou à son adossement à un OPCO ».
Chaque année, plus de 34 % des professionnels de santé libéraux se forment en bénéficiant du soutien du FIF-PL, chiffre beaucoup plus élevé que dans les autres FAF patronaux. « Cet investissement des professionnels libéraux dans la formation continue est notamment dû à l’implication des représentants de chaque profession dans la gouvernance et dans la détermination des thèmes prioritaires pour chaque profession », rappellent les 13 signataires. Mais si l’on dissout le FIF-PL, et donc ses représentants, dans une méga structure, on risque « de ne plus prendre en compte les réalités et les spécificités d’exercice et donc des besoins de formation des professionnels de santé libéraux », craignent-ils.
Pour mieux cerner les arguments de fusion avancés par le gouvernement, les organisations signataires demandent à la ministre du Travail de communiquer au FIF-PL et à l’UNAPL le rapport de 2019 de l’IGAS relatif aux FAF. Elles demandent également que « le rapport de la mission de contrôle de la DGEFP* en 2016 qui avait montré une gestion saine et pointue du FIF-PL soit pris en considération ». Le ministre délégué aux PME, Alain Griset, doit tenir compte dans le plan pour les travailleurs indépendants qu’il doit remettre avant l’été au président Macron, de la bonne gestion du FIF-PL et du travail fait en son sein pour se mettre en adéquation avec les différentes lois concernant la formation professionnelle.
* Organisation de la délégation générale à l'emploi et à la formation professionnelle (DGEFP)
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