À l’HEURE de la refonte de leur cursus, les étudiants sont convaincus de l’intérêt des stages en officine. Mais ils le sont moins sur leur efficacité. C’est ce qui ressort d’une vaste enquête nationale menée depuis plus d’un an, auprès de 8 500 étudiants, par l’ANEPF (Association nationale des étudiants en pharmacie de France). En 6e année, en particulier, les étudiants ne veulent pas être une main-d’œuvre très bon marché, une variable d’ajustement dans les équipes officinales. Selon eux, le maître de stage manque parfois de disponibilité, d’intérêt et de considération. Idéalement, l’ANEPF demande l’instauration d’un calendrier de formation avec plusieurs objectifs. Il y aurait ainsi du temps consacré à la rencontre avec le comptable, le grossiste, aux préparations, à la formation continue. Un à un, les objectifs seraient remplis et le calendrier présenté au conseiller de stage lors de l’entretien d’évaluation. L’ANEPF propose que des rendez-vous réguliers (mensuels, par exemple) se tiennent avec le maître de stage. « Ses motivations devraient être mieux évaluées avant d’obtenir l’agrément de stage », estime l’association étudiante. Son enquête doit lancer le débat avec le collège des pharmaciens maîtres de stage et conseillers de stage. Près de 850 réponses d’étudiants portaient sur le stage de 6e année.
Parmi les points positifs évoqués :
- 84 % des jeunes se disent satisfaits de leur stage.
- 69 % des étudiants estiment que le temps passé avec leur maître de stage était suffisant.
- 95 % des étudiants ont délivré des stupéfiants, des accessoires d’orthopédie, ont participé aux activités du préparatoire.
- 79 % des jeunes sont formés au conseil associé.
Parmi les points négatifs :
- 44 % des étudiants ont reçu une mission particulière au cours du stage, comme la gestion d’une gamme ou l’assurance qualité. Ce taux pourrait être amélioré par un travail en binôme avec le personnel en poste, estime l’ANEPF.
- 60 % des étudiants ont reçu une proposition d’embauche à la fin de leur stage. Il s’agit le plus souvent d’un remplacement l’été suivant le stage ou de travailler le samedi uniquement.
- 52 % des étudiants n’ont pas appris à se servir du dossier pharmaceutique lors de la délivrance. 38 % des étudiants ne savent pas en créer.
- 30 % des étudiants ne se sentent pas prêts à exercer leur métier à l’issue du stage de 6e année en officine.
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