Le numerus apertus, qui a remplacé le numerus clausus, est en grande partie responsable du déficit d’étudiants en facs de pharma. En cause, la moyenne obligatoire qu’il impose pour accéder à la deuxième année après un an – ou plusieurs — de PASS ou de L.AS. Car si elle a gagné – en partie — son pari de diversifier l’origine des étudiants, la réforme a engendré une plus grande hétérogénéité de niveaux dans les amphis.
Pour remédier à ces disparités, et offrir le maximum de chances à tous, le tutorat s’impose plus que jamais. « C’est très bien d’ouvrir les portes à la diversité, on ne peut que s’en féliciter, mais se sont aussi ouverts des gouffres dans les niveaux, tout particulièrement au sein des L.AS car des différences énormes surgissent en fonction du choix de la majeure », analyse Margot Victor, étudiante en troisième année de médecine et présidente du tutorat santé à l’université de Caen. Afin d’aplanir ces disparités, 70 tuteurs et 30 cotuteurs s’engagent auprès des étudiants de première année. Si chaque L.AS est obligatoirement affilié à un tuteur, ils sont environ 70 % à recourir à ce soutien pédagogique. Les tuteurs préparent des polycopiés, des séances de TD et des séquences de corrections en petits groupes, tout comme des colles une fois par semaine. Margot Victor insiste également sur l’aspect psychologique du tutorat. « La charge mentale est énorme, il n’est pas rare que des étudiants sombrent dans la dépression, voire pour certains, aient des pensées suicidaires. Aussi, proposons-nous également un soutien psychologique axé sur le bien-être, avec des séances de détente, de sophrologie, d’activités en groupe. Pouvoir communiquer avec des étudiants qui, eux aussi, ont connu ces difficultés et les ont surmontées, permet de mieux vivre cette période difficile. »
En retour, la future médecin qui a, elle aussi, bénéficié du soutien de ses aînés pendant sa PACES, tire elle-même une expérience très positive de son engagement dans le tutorat. « J’y ai gagné en maturité, en organisation. J’ai appris à gérer la pression et le stress. Ces atouts ne sont pas négligeables pour une future professionnelle de santé ! »
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