DEUX JOURS pendant lesquels se jouent des années de travail. Mardi 19 et mercredi 20 mai, 1 300 candidats ont passé le concours de l'internat en pharmacie. Venus de la France entière, ils ont planché sur des dossiers cliniques et des QCM à l'Espace Jean Monnet de Rungis (Val-de-Marne). Ce centre d'examens organise des épreuves pour la plupart des ministères, l'Assemblée nationale, La Poste ou encore les écoles Centrale et Polytechnique. Il fêtait l'accueil de son millionième candidat à l'occasion des épreuves qui départagent les futurs pharmaciens biologistes et hospitaliers.
« L'internat illustre bien la rigueur des procédures que nous mettons en place depuis 20 ans », explique Philippe Petetin, directeur de L'Espace Jean Monnet. Chacun, en effet, doit pouvoir compter sur une stricte égalité des chances, en passant le même concours, le même jour, au même endroit. L'organisation est ultra-exigeante, l'avenir d'un candidat se jouant à quelques centièmes de points.
Tout commence dès 7 heures du matin, lorsque les sujets du concours arrivent en véhicule sécurisé de la Brink's. Ils sont tout de suite mis en coffre sous la surveillance d'un agent de sécurité. Une heure et demi plus tard, on fait une ultime relecture des sujets. À 11 heures, 65 surveillants (soit 1 pour 20 candidats) préparent la salle. Il est près de 13 heures quand les portes s'ouvrent enfin. Le temps de contrôler l'identité des candidats et la distribution des sujets commence, à 13 h 30 pétantes. Les candidats handicapés bénéficient de plus de temps, dans une salle spécialement aménagée. À l’issue des quatre journées d'épreuves nationales (voir encadré), les 26 000 copies portent toutes un code-barres, anonymat et traçabilité obligent. Elles quittent le centre d'examen en convoi blindé. Puis elles sont notées par une quarantaine de correcteurs réunis en séminaire. Un programme informatique leur permet de saisir les résultats et de comparer les notes après double correction. S'il y a le moindre écart, la copie est revue une troisième fois. L'ensemble des notes est alors transmis par Internet à l'organisateur du concours.
« En quatorze ans, pour l'internat, plus de deux millions et demi de copies ont été corrigées avec ce système et aucun recours n'a été enregistré », précise Philippe Petetin. Le directeur du centre d'examens croise les doigts : une erreur de distribution de sujet, la perte d'une seule copie ou une erreur d'acheminement des résultats entraînerait l'annulation du concours… Le plus dur à gérer, en fait, c'est le comportement de candidats hyperstressés le jour J. « Nous n'avons jamais eu d'accouchement ou d'infarctus, mais quelques crises de tétanie », confie M. Petetin. Et il faut aussi canaliser les candidats arrivés en retard sur le site. « Ils sont prêts à tout pour pénétrer dans la salle d'examens ». Certains se lancent même bruyamment à l'assaut de la porte qui restera close. Il leur faudra alors retenter leur chance.
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