Plus de 1 100 places vacantes en deuxième année de pharmacie en 2022, près de 500 en 2023… ces chiffres, inquiétants, font planer le risque de voir des déserts pharmaceutiques apparaître dans les années à venir et ce, alors que la profession fait déjà face à des problèmes de recrutement. Parmi les causes avancées pour expliquer ce manque d’intérêt pour la filière, la réforme de l’accès aux études de santé mais aussi, en amont, une désaffection des bacheliers pour les études scientifiques. C’est ce que déplorent les Académies nationales de pharmacie et de médecine mais aussi l’Association des professeurs de biologie et géologie, dans un communiqué publié le 26 février. « La mise en place de la réforme de l'entrée dans les études de santé, et celle, contemporaine, de l'enseignement scientifique au lycée, ont aggravé la situation », soulignent les auteurs du texte, qui font notamment référence à la suppression des séries scientifiques (S) en 2019 suite à la réforme du baccalauréat.
Pour ces sociétés savantes, cette situation s’explique également par « les lacunes de connaissances dans les matières scientifiques en général avant le baccalauréat et notamment celles en lien avec la santé ». De plus, « il existe également un déficit évident d’informations adaptées en vue de l’orientation des élèves tant au collège qu’au lycée », regrettent-elles, avant d’évoquer une autre problématique : le départ vers l’étranger de nombreux étudiants pour poursuivre leurs études en santé.
Comme le rappellent les signataires, les pouvoirs publics ont affiché leur volonté « d’accroître le niveau des élèves sur les savoirs fondamentaux. ». Pour cela, « il est essentiel d’intégrer parmi ces savoirs fondamentaux les dimensions “santé” et inclure ainsi, en plus des mathématiques et du français, les connaissances du corps humain et la prévention des multiples risques sanitaires », plaident les Académies de pharmacie et de médecine. Elles estiment aujourd’hui indispensable de mener une réflexion approfondie « pour revaloriser la place de l’enseignement des sciences, de la biologie humaine et de la santé au collège et au lycée » en plus de mieux informer les élèves sur la diversité des métiers de la santé. Des clés pour enrayer le phénomène de désertification que connaît déjà la médecine générale et qui menace, aujourd’hui, la pharmacie d’officine.
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