Les principales fédérations d’étudiants en santé* ont rendu leur rapport 2024 sur la réforme du 1er cycle des études de santé. Elles critiquent les multiples dysfonctionnements attribués à une mise en œuvre incohérente de la réforme, et lancent un questionnaire adressé à tous les étudiants ayant suivi une PASS, une LAS ou une LSPS.
Les fédérations d’étudiants de médecine, maïeutique, odontologie, pharmacie, kinésithérapie (MMOPK) ont régulièrement critiqué la réforme du 1er cycle des études de santé depuis son entrée en vigueur en 2020. Quatre ans après la sortie de leur premier rapport sur cette réforme, elles présentent les résultats du second rapport.
Ce rapport, issu d’une enquête menée entre le 3 octobre et le 17 novembre 2023 auprès des associations et équipes de représentation étudiante des 36 universités proposant l’accès aux études de santé, montre une application très hétérogène de la réforme.
Alors que cette dernière devait diversifier les modalités d’évaluation, pour s’éloigner du « tout QCM » et du « bachotage », seulement 25 % des universités proposent plus de deux modalités d’évaluation écrite, avec des questions rédactionnelles ouvertes. Quant aux épreuves orales, leur durée, la composition du jury et leur coefficient (parfois jusqu’à 50 % de la note finale) sont laissés à la discrétion des universités, sans aucune harmonisation entre ces dernières.
Par ailleurs, 50 % des universités n’organisent pas de comité de suivi de la mise en place de la réforme, et parmi celles qui le font, 28 % n’y intègrent pas d’étudiant. Deux points à corriger d’urgence pour les fédérations étudiantes, qui dénoncent le manque de suivi et d’accompagnement des étudiants en LAS. En effet, « la réforme devait élargir les voies d’accès aux études de santé et permettre une plus grande diversité de profils, avec l’introduction des Licences avec Accès Santé (LAS). Mais ces LAS consistent très souvent en des licences classiques avec un module “mineure santé” ajouté, ce qui débouche sur une charge de travail très lourde », expliquent les fédérations.
De plus, le programme des mineures santé n’est pas harmonisé, et se fait en distanciel dans 41 % des cas avec 3 fois moins d’enseignements dirigés qu’en PASS. Les étudiants en LAS sont également mal accompagnés : 50 % des universités ne proposent pas de référents ou référentes LAS au sein de toutes les UFR hors santé. « Ceci entraîne un manque d’accessibilité de ces études à ces profils alors que l’un des buts de la réforme était de les attirer ! », constatent les fédérations, qui demandent la mise en place d’un accompagnement adéquat.
Face à ces constats, les fédérations étudiantes lancent, du 29 février au 29 mars, un questionnaire (accessible en cliquant ici) adressé aux élèves qui passent ou sont passés par une PASS, une LAS ou une LSPS.
* Fédération des associations générales étudiantes (FAGE), Association nationale des étudiants en pharmacie de France (ANEPF), Association nationale des étudiants en médecine de France (ANEMF), Union nationale des étudiants en chirurgie dentaire (UNECD), Fédération nationale des étudiants en kinésithérapie (FNEK) et Association nationale des étudiants sages-femmes (ANESF)
D’après une conférence organisée par les fédérations d’étudiants en santé
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