Plus de 150 personnes étaient présentes aux Terrasses du Parc à Lyon le 8 octobre, pour la troisième édition de la « soirée de l’annuaire », organisée par l’Ancéphal, l’association des anciens étudiants en pharmacie de Lyon. « Notre association vise à faire découvrir aux étudiants les différentes facettes du métier de pharmacien et à faire le lien entre la faculté, les étudiants et les professionnels du monde de la pharmacie », explique Camille Lecouturier, présidente de l’Ancéphal depuis janvier 2024 et étudiante en pharmacie. « Nous organisons des événements réguliers avec des échanges avec des professionnels de différentes filières. »
Un événement par mois
Pendant l’année, Ancéphal organise un événement par mois, hors période de partiels et été. « Nous proposons des afterworks, en petit comité et trois événements plus importants : les Meet de pharma, qui sont des soirées où les étudiants vont rencontrer les professionnels des trois filières principales : officine, internat et industrie », détaille Carla Rabilloud, vice-présidente communication et étudiante en pharmacie. L’association propose aussi une soirée de parrainage aux étudiants en deuxième année. Ils sont confiés à un parrain ou à une marraine des années supérieures, qui les accompagne sur le plan scolaire, amical et relationnel.
Association professionnalisante
Depuis deux ans, Ancéphal organise une fois par an une « soirée de l’annuaire » avec des professionnels et des étudiants, autour d’une conférence. « Le but est de permettre aux étudiants de réseauter », souligne Carla Rabilloud. « Autour du buffet, c’est un moment où on échange, où on crée des liens. Nous devenons confrères et plus seulement professionnels d’un côté et étudiants de l’autre », estime Camille Lecouturier. « Du côté des professionnels, nous sommes plutôt bien perçus car ils savent que notre mission est professionnalisante. Les groupements de pharmaciens d’officine sont notamment très ouverts à des partenariats avec nous », souligne-t-elle.
Parmi ses perspectives, Ancéphal souhaite mettre en ligne un site avec un annuaire des anciens élèves
Auparavant, l’association s’appelait l’APAL, Association des pharmaciens, anciens élèves et amis de la faculté de médecine et de pharmacie de Lyon. Elle avait été fondée en 1967 et son objet était de créer un lien de solidarité entre les membres de l’association. « Mais c’étaient des personnes de 60 ans qui la géraient et il n’y avait plus d’événements », décrit Malo Creyssel, ancien président de l’association en 2023. « Elle s’est rajeunie et a changé de nom en 2012. Cela répondait à un vrai besoin et au début c’était la seule association professionnalisante de la faculté de Lyon. Le doyen lui-même a encouragé ce changement », raconte-t-il.
Parmi ses perspectives, Ancéphal souhaite mettre en ligne un site avec un annuaire des anciens élèves. « Le but est d’unifier le réseau lyonnais. Nous voudrions proposer un annuaire de professionnels accessible aux étudiants mais aussi aux professionnels. Les étudiants pourraient par exemple profiter d’offres d’emploi et de stages », détaille Camille Lecouturier. « Le but est de proposer un vrai réseau pharmaceutique. C’est un projet de grande ampleur, qui occupera aussi le prochain bureau qui changera en janvier », conclut-elle.
L’antibiorésistance en débat
Lors de la soirée de l’annuaire, les étudiants de l’association Ancéphal avaient convié plusieurs professionnels à débattre sur le sujet de l’antibiorésistance. « En 1980, on ne parlait pas des dangers des antibiotiques. Ils soignaient tout, les campagnes de prévention étaient plutôt pro-antibiotiques », rappelle Jean-Philippe Rasigade, professeur de microbiologie à l’université Claude Bernard Lyon 1. « Ce n’est qu’en 2000 que des campagnes « les antibiotiques c’est pas automatique » ont ciblé les prescripteurs, mais on ne ressentait pas vraiment de danger. On a pris conscience des dangers suite au rapport O’Neill publié en 2016 ». Selon ce rapport, la résistance aux anti-infectieux pourrait
être responsable de plus de 10 millions de décès par an et en devenir ainsi la première cause à l’horizon 2050. Pour Hugues Feutz-Nanguem, responsable des affaires publiques chez Pfizer, « l’industrie pharmaceutique doit contribuer à la recherche et au développement de nouveaux antibiotiques. Le souci est que leur modèle économique n’a rien à voir avec les autres médicaments : les plus vieilles molécules sont les plus rentables car prescrites en première intention. Ce phénomène implique que seules les Big Pharma sont en capacité de produire les prochains antibiotiques car c’est très peu rentable », estime-t-il. A Lyon, le programme PhageinLyon vise à produire des phages, ces virus capables d’infecter des bactéries. « Aujourd’hui, à Lyon entre 80 et 90 personnes ont été soignées par des phages en 5 ans, pour des pathologies osseuses notamment. Mais on découvre aussi certaines limites aux phages. C’est une solution qui peut compléter les prise d’antibiotiques mais elle n’est pas parfaite », souligne Thomas Briot, pharmacien responsable aux Hospices civils de Lyon. Florent Cavagna, pharmacien d’officine, précise pour sa part que « le pharmacien a un rôle majeur à jouer : on doit pousser les patients à
prendre conscience des risques, les inviter à ramener les sirops antibiotiques à l’officine et à ne pas les jeter dans l’évier par exemple. Avec les nouvelles missions comme les TROD, nous avons aussi beaucoup de responsabilités pour limiter l’émergence de ces bactéries multirésistantes », juge-t-il.
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