Plus de soixante pharmaciens québécois sont incriminés pour avoir autorisé un génériqueur à accéder aux dossiers de leurs patients.
L’affaire remonte à quatre ou cinq ans, selon la presse canadienne. 64 pharmaciens affiliés à l’enseigne Jean Coutu ont laissé un tiers pénétrer dans le système informatique de l’officine. Munie d’informations concernant les patients, cette personne agissant pour le compte du génériqueur québécois Angita Pharma est parvenue à accéder aux dossiers patients. L’objectif de la manœuvre était de mettre en place un dispositif susceptible d’actionner, à chaque prescription d’une molécule, un affichage suggérant au pharmacien de substituer avec un générique du Laboratoire Angita Pharma. Un dispositif frauduleux mais qui, selon l’enquête, permettait aux pharmaciens de percevoir « des ristournes importantes ».
Selon le quotidien québécois « La Presse » qui révèle l’affaire, « des sanctions ordinales ont été rendues dans 23 cas et les pharmaciens incriminés ont été mis à l’amende pour au moins 45 000 dollars (31 250 euros) ». D’autres pharmaciens gérant plusieurs succursales auront à s’acquitter de 52 500 dollars (36 450 euros). Une quarantaine de pharmaciens, bien que reconnus coupables de ces agissements, contestent la sanction la jugeant « déraisonnable » parce que reflétant peu la « réalité de la situation ». L’Ordre des pharmaciens estime en revanche que les « manquements déontologiques » reprochés ont « compromis le droit à la vie privée » de patients. Il rendra ses décisions prochainement.
En tout état de cause, les pharmaciens visés par une sanction devront faire paraître une note précisant « l’accès d’une personne non autorisée aux dossiers des patients qui auraient pu être concernés ». Toujours cité par « La Presse », le génériqueur juge pour sa part que « cette affaire issue de simples opérations informatiques a pris des proportions démesurées ». Et d’affirmer : « Il n’y a eu aucune fuite de renseignements personnels ni aucun dommage pour les patients. »
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