Un pharmacien suisse, six de ses salariés et cinq clients comparaissent depuis lundi devant le tribunal de Genève. Accusé d'avoir escroqué pendant une dizaine d'années les caisses maladie, le titulaire prétend avoir simplement aidé des patients dans le besoin.
Les médias helvétiques « Le Temps » et « RTS » suivent depuis hier le procès d'un pharmacien genevois notamment accusé d'escroquerie par métier (« exercer son activité délictueuse à la manière d'une profession », selon la définition du droit suisse). L'officinal aurait mis en place un système de fausses factures et de fausses prestations pour un préjudice estimé à plus de 2 millions d'euros pour les caisses maladie suisses. Pendant près d'une dizaine d'années, des patients munis d'une ordonnance ne recevaient pas (ou pas en totalité) les médicaments prescrits et se voyaient remettre à la place des médicaments non remboursés ou des produits en vente libre. Un système qui a permis au pharmacien de faire gonfler son chiffre d'affaires en vendant des produits et des médicaments offrant des marges bien plus intéressantes que celles des spécialités remboursées. La combine est passée inaperçue jusqu'aux conclusions d'une enquête menée en 2016 qui a révélé au grand jour les drôles de pratiques de cette pharmacie genevoise.
L'officinal s'en défend, ce n'est pas l'appât du gain qui l'a poussé à agir ainsi. Décrit comme un « Robin des bois » du comptoir par son avocate, le pharmacien, aujourd'hui âgé de 72 ans, a tenté de se justifier durant l'audience. « Je ne faisais pas cela pour m’enrichir, mais parce que ces gens étaient dans le besoin. Ce n’étaient pas de bons clients, mais des personnes invalides, malades, des réfugiés. J’ai seulement voulu leur rendre service (...) », a-t-il expliqué dans des propos rapportés par le journal « Le Temps ». Des arguments qui ont, semble-t-il, peiné à convaincre la présidente du tribunal. Le pharmacien et les autres prévenus seront normalement fixés sur leur sort le 25 mai.
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