En Suisse, la nouvelle formule du Lévothyrox (lévothyroxine) a remplacé l'ancienne en avril 2018. Malgré les craintes provoquées par les réactions françaises, l'Organisation suisse des patients et l'autorité sanitaire Swissmedic ne constatent aucun problème particulier.
Alors qu'en France s'ouvre aujourd'hui le premier procès au civil dans l'affaire du Lévothyrox auquel participent 4 113 plaignants, la Suisse semble ne connaître aucun des effets rencontrés par les patients français après huit mois de mise à disposition de la nouvelle formule du Lévothyrox. Les malades suisses étaient pourtant échaudés (lire notre article « abonné ») après avoir vu de nombreux Français frontaliers venir se fournir dans leur pays pour obtenir l'ancienne formule.
L'Organisation suisse des patients à Berne indique n'avoir reçu aucune plainte, tandis que Swissmedic ne constate « aucune hausse du nombre d'effets secondaires ». Sa porte-parole, Danièle Bersier, précise que les autorités suisses ont mis en place des « mesures de communication » spécifiques sur la consultation et la prescription médicale, adressées à la fois aux professionnels de santé et aux patients, « afin d'éviter une situation comparable à celle observée en France ».
Le médecin chef au service de pharmacologie clinique du centre hospitalier universitaire vaudois, Thierry Buclin, explique : « Il y a lieu de penser que les médecins suisses, sensibilisés comme les patients par l'affaire française répercutée par les médias suisses, auront été plus prompts à fournir des explications et à contrôler la TSH de leurs patients. » Un endocrinologue exerçant à Genève ajoute qu'il y a eu « quelques problématiques avec des patients qui n'ont pas supporté » la nouvelle formule, comme cela arrive avec tout changement de médicament. Mais à la différence de la France, la Suisse avait, avant le changement de formule, plusieurs spécialités à base de lévothyroxine permettant d'orienter plus aisément un patient vers un autre médicament. De ce fait également, le changement de formule ne concernait qu'une partie des patients. Un autre spécialiste de la thyroïde, à Lausanne, note de son côté que les médias suisses ont su traiter le sujet avec « responsabilité et sans trop de sensationnalisme ». Mais il reste prudent, notant que certains patients n'ont fait le changement que récemment, beaucoup ayant des réserves disponibles chez eux ou en pharmacie.
Avec l'AFP.
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