La présidente de la Haute Autorité de santé (HAS), Dominique Le Guludec, avait annoncé ce week-end, lors du congrès des pharmaciens, la publication imminente d’une recommandation en faveur de la vaccination des moins de 16 ans notamment par les pharmaciens. C’est chose faite !
Le but ? Simplifier le parcours vaccinal, multiplier les opportunités de vaccination et augmenter la couverture vaccinale. Pour remplir ces objectifs, la HAS vient de recommander l’élargissement des compétences vaccinales des pharmaciens (ainsi que des infirmiers et des sages-femmes) pour l’ensemble des vaccins obligatoires ou recommandés chez les enfants et adolescents de moins de 16 ans. À savoir : BCG, diphtérie-tétanos-poliomyélite (DTP), Hæmophilus Influenzae de type b (HIB), hépatite B, coqueluche, pneumocoque, méningocoque B, C et ACYW, rougeole-oreillons-rubéole (ROR), papillomavirus humain (HPV), varicelle et grippe. La HAS exclut cependant de cet élargissement à la prescription et l’administration des vaccins vivants tels que le ceux contre le BCG ou le ROR aux enfants immunodéprimés, tout comme cette exclusion existe pour la vaccination des adultes immunodéprimés. Dans ce cas, elle estime que « la question des vaccins vivants reste de la compétence du seul médecin ».
Dans le détail, l’instance recommande que les pharmaciens, infirmiers et sages-femmes puissent prescrire et administrer tous les vaccins inscrits au calendrier vaccinal pour les enfants âgés de plus de deux ans et jusqu'à 15 ans révolus, chez lesquels la couverture vaccinale est insuffisante (rappel et rattrapage de vaccins). En revanche, elle n’est pas favorable à l’élargissement des compétences vaccinales des pharmaciens s’agissant des enfants âgés de moins de deux ans dont la couverture vaccinale est satisfaisante. « Les infirmiers, qui en avaient déjà la compétence, peuvent ainsi continuer à administrer tous les vaccins inscrits au calendrier vaccinal », précise-t-elle. Quant aux sages-femmes, qui peuvent déjà prescrire et administrer les vaccins BCG et de l’hépatite B aux nouveau-nés, elles devraient être également autorisées à prescrire et administrer l’ensemble des vaccins recommandés afin « d'assurer une continuité dans la prise en charge de la naissance à l'adolescence ».
Cet élargissement de compétences doit s’accompagner d’une formation certifiante pour les professionnels n’ayant pas suivi de modules spécifiques de vaccination infantile. La HAS recommande, en outre, le renforcement de la traçabilité de la vaccination et de l’aide à la prescription à travers des outils numériques en lien avec le dossier médical partagé (DMP). Elle demande enfin la mise en place d’indicateurs de suivi par profession de façon à évaluer l’impact de l’élargissement de leurs compétences sur le taux de couverture vaccinale, l’acceptabilité ou le taux d’événements indésirables associés aux soins.
Cet avis intervient après celui émis en janvier dernier recommandant l’élargissement des compétences vaccinales des pharmaciens (ainsi que des sages-femmes et des infirmiers) pour la prescription et l’administration des vaccins non-vivants inscrits au calendrier vaccinal chez les 16 ans et plus. Une extension qui a été inscrite dans la nouvelle convention pharmaceutique signée en mars dernier, mais des textes manquent pour une mise en application réelle, notamment un avis de l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) quant aux vaccins que les pharmaciens pourront prescrire, et un texte législatif qui, selon la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) ne peut exister que dans le prochain projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS). Soit de nouvelles vaccinations qui ne pourront pas commencer avant 2023 selon son président, Philippe Besset.
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