En France, plus de 20 % des étudiants sautent des repas à cause de difficultés financières et un étudiant sur trois a renoncé à se soigner pour les mêmes raisons, selon l’Association nationale des étudiants en pharmacie de France (ANEPF). Pour lutter contre cette précarité, l’ANEPF lance un fonds de dotation (FDD) à destination des étudiants en pharmacie, soutenu par Pharma système qualité (PHSQ), et auquel les pharmaciens peuvent participer. Ce fonds, accessible sur https://dotations.anepf.org/devenir-partenaire-ou-mecene/ ou via un QR code, est constitué de différentes bourses ponctuelles (50 de 100 euros, 30 de 200 euros et 20 de 300 euros). Il s’adresse aux étudiants en pharmacie qui n’arriveraient pas à couvrir leurs besoins. Une fois déposés, les dossiers sont anonymisés et étudiés. Les critères incluent l’urgence de la situation de l’étudiant (la possible expulsion de son domicile, par exemple) et le rapport entre ses revenus et ses dépenses incompressibles.
Ce fonds est reconnu d’intérêt public, les dons sont donc déductibles à hauteur de 66 %. La somme est libre, Théia Matera, présidente du fonds, insistant sur le fait que « chaque don compte ». Lors de la dernière session, 203 demandes ont été enregistrées, mais seulement 40 ont été acceptées.
Déductible d’impôt
Outre le fonds, l’ANEPF se mobilise pour faire évoluer l’accès aux bourses déjà existantes, en travaillant pour décorréler l’accès à une bourse de la situation économique des parents, certains étudiants ne recevant pas d’aide de leurs parents, d’étaler la bourse sur 12 et non 10 mois et d’augmenter le nombre de bourses. Enfin, le fonds a aussi pour objectif de créer des campagnes de sensibilisation sur des sujets tels que les maladies sexuellement transmissibles et l’usage de drogues au volant.
Pour atteindre l’ensemble de ses objectifs, l’ANEPF estime avoir besoin d’une enveloppe de 1,5 million d’euros. Selon Théia Matera, « c’est une somme importante, mais largement atteignable si 2 000 pharmacies, soit une sur dix, faisaient un don – déductible d’impôt rappelons-le – de 750 euros ». Dans un contexte de pénurie de pharmaciens et de désintérêt de la profession, encore près de 300 places vacantes dans les universités cette année, la présidente indique que « c’est un pari sur l’avenir pour les pharmaciens de soutenir leurs futurs pairs. »
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